L’encyclique du Pape : lettre techno-sceptique et anticonsumériste pour l’humanité

L'encyclique du Pape François, entre écologie et anti-consumérisme

« Le Pape a dit que l’acte de consommer, sans préserver la planète, était un péché ». Ce douteux détour par Eddy Mitchell résumerait presque le récent Encyclique du Pape François « Loué sois-tu ». La Lettre est d’abord destinée aux évêques et aux fidèles, mais pourra être lue par ceux qui ne feraient pas partie de l’une ou l’autre de ces catégories, cela va sans dire.

Si le Pape François appelle clairement à plus de sobriété, de compassion et de solidarité, son ouvrage déploie également une série de remarques liées à notre modernité technologique qui justifient une chronique ici-même, où la coutume est d’aborder des problématiques propres au milieu de l’innovation.

Mais où est passée la papamobile ?

Une encyclique qui a compris son époque

Étonnement. Dans les cercles intellectuels que vous pourrez toucher du doigt, le Pape a presque fait l’unanimité. Il prend peu de risques, me direz-vous, en plaidant pour la fin d’un consumérisme sans limites et un contrôle plus efficace des activités bancaires. Cependant, il faudra bien reconnaître la mode n’est pas à l’ascèse dans nos sociétés « modernes », surtout après s’être repus de cadeaux de Noël en plastique et autres foies gras pas bio du tout.

Aussi le Pape nous offre comme sous-titre « Sur la sauvegarde de la maison commune », et il n’avait pas attendu la COP21 pour nous rappeler que « le style de vie actuel, parce qu’il est insoutenable, peut seulement conduire à des catastrophes ». En le lisant, on note sans ambiguité que François est aussi sincèrement concerné par la cause verte que Nicolas Hulot et José Bové. Au cours des 192 pages que compte l’encyclique, le mot « consommation » apparaît 34 fois (souvent dans des contextes où il s’agit d’y accoler une critique), le mot «  consumérisme » émerge quant à lui 12 fois. François aime donc la planète, il passe d’ailleurs un certain temps à expliquer en quoi la Bible ne défend en aucune manière une vision prométhéenne du monde où l’homme aurait tout pouvoir sur la nature.

Pape François est un peu geek, voire un brin techno-sceptique

Fin du rêve Prométhéen, disions-nous, et surtout défense d’une vie à la fois plus authentique et loin de ce « frénétisme » qui nous empêche un « retour harmonieux à la nature ». Exit les écrans d’ordinateur, d’iPad et de montres connectées générant des mesures incessantes qui produisent une « accumulation de données qui finissent par saturer et obnubiler, comme une espèce de pollution mentale ». Non, le Pape n’a pas perdu de vue les dégâts occasionnés par le quantified-self et autres captages de données personnelles abusivement nommés Big Data chez les fidèles.

Pape François déclare aussi que « la technologie revêt un caractère idéologique et ses fruits sont tout sauf neutres », on croirait entendre cette phrase sortir de la bouche d’Evgeny Morozov, cet intellectuel biélorusse qui fait office de caillou dans la chaussure de la Silicon Valley. Si le Pape François lui emprunte (consciemment ou non) cette dernière réflexion, c’est qu’il doit s’apercevoir que le temps de cerveau disponible alloué à l’église allait peut-être souffrir du trop-connecté des fidèles appareillés. Guerre aux parts de marché entre l’église et la Silicon Valley ? Affabulation ou réalisme ? Pour répondre à cette question, il faudrait peut-être savoir si les applications mobiles dédiées à la prière (chez les chrétiens) servent ou non les intérêts de leur Église (surtout quand elles sont lancées depuis un iPhone, les rumeurs disent qu’Apple est une vraie religion).

« L’éducation doit critiquer les mythes de la modernité, individualisme, progrès indéfini, concurrence, consumérisme, marché sans règles »

Quoi qu’il en soit, le Pape François appelle in fine à suggérer dès le plus jeune âge qu’il faut se méfier des « émotions artificielles » et des artifices en tous genres, surtout quand ils embarquent des zéros et des uns. Et de conclure quelques lignes plus tard que « l’éducation doit critiquer les mythes de la modernité, individualisme, progrès indéfini, concurrence, consumérisme, marché sans règles ». Il y a encore du travail.

En revanche, il s’agira de ne pas oublier que l’on parle bien d’un Pape qui – et ça n’étonnera personne – a tendance à tout ramener à Dieu. Désormais, en lieu et place d’une technologie divine dans un monde de produits de consommation, il faudra « proposer la figure d’un Père créateur  unique maître du monde ». Ainsi qu’importe de quel côté l’humanité tournerait la tête, il y aurait toujours un maître quelque part. Tout reviendrait donc à choisir où placer sa foi (la technologie ? Dieu ?).

Le Pape prône une économie de la décroissance

Allons droit au but, après quelques détours autour du pot, le Pape François démontre que le système de consommation actuel n’est pas soutenable, puis il conclut : « C’est pourquoi l’heure est venue d’accepter une certaine décroissance » (P146). Dès lors, le souverain pontife remet au goût du jour des idées honnies par certains compatriotes qui voudraient travailler plus pour gagner plus de points de PIB. Il en profite pour lancer de sacrés coups de pied dans les tibias d’Adam Smith et de Pareto en déclarant que « le marché ne garantit pas en soi le développement humain intégral ». Décroissance, méfiance vis à vis de l’« infobésité », éloge de la lenteur… Le Pape François serait-il un alternatif ? ou pire encore, un communiste !?

Non, Pape François fait tout au plus une bonne synthèse d’idées qui existent déjà. Sa « spiritualité écologique » rappelle la « sobriété heureuse » de Pierre Rahbi, et ses appels au ralentissement généralisé font écho aux séances de méditation préconisées par un certain Mathieu Ricard, moine bouddhiste renommé.

Ne nous réjouissons pas trop vite cependant, car si l’objectif de cet encyclique est d’asseoir le concept d’environnement en expliquant que tout est lié (l’homme à la nature, la nature à l’homme et l’homme à l’homme) le Pape François n’oublie pas d’être réactionnaire quand il le faut. Ainsi « la défense de la nature n’est pas compatible avec la justification de l’avortement » nous dit-il dans un syllogisme ressassé comme une ritournelle. N’oublions pas qu’il s’adresse à la planète entière et pas seulement aux bobos du XXe (encore une histoire de parts de marché). Cela dit, il s’agirait de ne pas oublier que son audience est constituée d’environ 50% de femmes qui prétendront peut-être un jour à disposer de leurs corps. Mais des femmes, il n’en parle que peu. Bref, Popes will be Popes.

Pourquoi s’arrêter en si bon chemin ?

C’est peut être un mauvais réflexe que partagent les François mais j’ai le sentiment que le Pape ne va pas jusqu’au bout du raisonnement. Dans un monde sans contraception où « accuser l’augmentation de la population et non le consumérisme est une façon de ne pas affronter les problèmes », n’est-il pas paradoxal de prétendre offrir du travail à tout le monde ? Qui plus est, le Pape reconnaît bien que les machines réduiront ledit travail et que le caractère avilissant des jobs « du système » détruisent tout lien social.

Alors, comment occuper les humains et assurer leur émancipation ? François, et le revenu inconditionnel de base ? La robotisation est peut-être justement l’occasion de libérer (au moins partiellement) les hommes de leurs chaînes de servitude pour les amener à… à ce que tu veux, Dieu, la nature, l’art, on les laissera choisir ! Manque une pointe d’ambition à cette encyclique, non ? Quitte à opter pour une vie sobre, ne pourrait-on pas travailler un peu plus… sobrement ? Après tout, Adam et Ève vivaient bien sans travailler non ? Ah, mais le travail libère les hommes qui, quand on ne les occupe pas, finissent pas s’entre-tuer, ça doit être ça. Dommage, le sujet du revenu de base inconditionnel est tellement d’actualité qu’il arrive sans complexe sur le bureau d’une ministre.

Sainte-conclusion sur l’encyclique Papale

Une personne de plus qui appelle à la conversion écologique ne peut être qu’une victoire. Le Pape François va clairement à rebours des théories économiques classiques et dispose d’une bonne avance quand il s’agit de comprendre comment les hommes créent leurs propres frustrations en faisant rimer progrès avec consommation. C’est un texte pavé de bonnes intentions qu’il nous offre, même si on pourrait lui reprocher son petit côté Christine Boutin qui passe l’éponge sur le droit des femmes à disposer de leur corps.

Ne jetez pas pour autant le texte aux orties. Ces quelques cent quatre-vingt douze pages ont le mérite de rejoindre en de nombreux points l’avis de ceux qui rappellent que le monde « n’est pas qu’un problème à résoudre » et que « la résignation et la confiance aveugle dans les solutions techniques » ne nous aideront en rien. Ainsi, le souverain Pontife appelle les hommes à être ces « administrateurs responsables » des choses naturelles. Au final, le pamphlet papal fait du bien dans le sens où il prône une écologie moins occidentalo-centrée que celle qui voudrait nous faire croire que les mythes de la croissance et de l’innovation sont compatibles avec la réduction des émissions de gaz à effet de serre (suivez mon regard).

Un moment de lecture intéressant qui, s’il reflète un quelconque état de conscience humaine dans un point du temps, ressort comme une note positive dans cette modernité qu’on définira peut-être un jour comme un âge d’obscurantisme où les humains avaient poussé la logique de l’argent dans ses ultimes retranchements.

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Germain Huc
8 années il y a

La modernité de ce pape ne cache pas le paradoxe de prôner une décroissance en considérant que le contrôle des naissances reste un péché. Tant que le « croissez et multipliez » ne sera pas un peu remis en cause par la Très Sainte Eglise Catholique et Romaine, les discours de François sur la décroissance, la sobriété énergétique et matérielle, ou la critique du consumérisme, fut-il électronique, resteront entachés d’un Péché Originel autrement plus mortel que le fait de croquer dans le Fruit de la Connaissance.
Ne boudons cependant pas notre plaisir, de voir qu’une « autorité » morale commence à poser certaines des bonnes questions à propos de la façon dont la technologie change notre quotidien.

Odinot
Odinot
8 années il y a

Chacun s’accorde à penser que notre société est à bout de souffle, mais personne ne propose réellement de solutions à hauteur des problèmes identifiés. Or, nous avons une obligation de résultat si nous souhaitons voir l’humanité perdurer.

« Une utopie réalisable » est une simple ébauche de ce qui nous semble pouvoir et devoir être entrepris après inventaire et mise en forme.

Certaines propositions originales choqueront sans doute le lecteur. Au lieu de réagir négativement, nous souhaitons que celui-ci avance et enrichisse le débat avec ses propres idées.

Où sommes-nous ?
Nous évoluons sur une planète privilégiée perdue dans un univers hostile, fait de roches, de gaz de particules, et soumis à des températures extrêmes. Cet univers a-t-il été conçu ou non par un dieu « créateur » ? Personne ne peut apporter à ce sujet de réponse pertinente. Le problème religieux doit donc se cantonner au niveau de la conscience individuelle et non, collective.

La vie a envahi la terre ; trois règnes s’y côtoient : l’animal, le végétal et le minéral.
Mais au cours de ces deux derniers siècles, un animal : l’homme, a pris le contrôle de l’ensemble or, visiblement la situation lui échappe et il ne sait comment gérer cette planète dont il s’est arrogé la propriété.

Nos problèmes :
Une trop rapide augmentation de la population, multipliée par sept en deux siècles, appelait de profondes transformations sociales, mentales, économiques environnementales et d’infrastructures sans communes mesures avec les moyens disponibles et les politiques suivies durant la même période.

En même temps que le nombre de bras augmente les besoins en main d’œuvre diminuent, du fait de la mécanisation, de la robotisation et de la course à la productivité.
Une fraction non négligeable de la population, ne dispose pas de moyens d’existence décents, tandis qu’une infime minorité accumule des richesses de façon démesurée.
L’homme, excelle dans les sciences et la production, mais il est totalement dépassé aux plans : politique, économique et même philosophique.

L’environnement se dégrade, les ressources s’épuisent.

Arrêtons là le constat, et donnons-nous comme objectif d’imaginer un type de société ou l’humanité toute entière trouve sa cohésion et gère « en bon père de famille », l’ensemble de la planète.

Que souhaitons-t-on nous ?

Comme nous le constaterons ci-dessous, c’est une utopie techniquement réalisable, mais mentalement impossible, car nous avons des difficultés à abandonner nos repères habituels et à nous projeter dans le moyen ou long terme.

Quatre questions essentielles pour le devenir de l’humanité:

-Population : combien d’hommes et avec quel niveau de vie, la planète peut-elle admettre sans mettre en cause les équilibres naturels ?
-Moyens d’existence : comment permettre à chaque individu de se nourrir, d’être protégé soigné, éduqué tout au long de sa vie ?
-Sécurité : comment assurer la sécurité collective et individuelle ?
-Environnement : comment laisser à nos successeurs une planète non épuisée ou dégradée ?

Que pouvons-nous ?
Voici les réponses envisageables au plan « technique »:

Gouvernance mondiale
Confier à un gouvernement mondial, émanant d’une ONU complètement redéfinie, les grandes orientations qui s’imposent désormais à l’humanité.
Ce gouvernement disposerait de trois atouts majeurs : d’une banque mondiale, d’une monnaie unique et d’une armée mondiale, constituée de l’ensemble des armées nationales; soustraites à l’autorité des gouvernements nationaux. Il serait le garant des
– droits de l’humanité (à définir)
– droits de l’homme
– et du « droit au travail pour tous ».

Les notions de pays et de nations ne seraient nullement remises en cause.
Par contre les régimes seraient obligatoirement des démocraties.
(Prévoir une organisation mondiale sans dérive possible vers la dictature)

Population
Nous savons calculer la population globale admissible en fonction des ressources planétaires et du niveau de vie.
Par exemple actuellement 1,2 milliard environ, d’habitants peuvent vivre comme un américain moyen, ou 33 milliards comme dans les pays les plus pauvres.
Nous sommes 7,5 milliards d’hommes sur terre et ce chiffre s’accroît environ d’un milliard tous les douze ans. Une politique contraignante de limitation des naissances permettrait de réguler ce « paramètre » en posant comme donnée fondamentale qu’il est préférable d’éviter une naissance que de tuer un être humain par la sélection naturelle, la misère ou la guerre. Il pourrait même être envisagé de revenir à une population mondiale de l’ordre de 4 milliards dans deux ou trois siècles.
Limiter les naissances : on sait faire !

Moyens d’existence

Je vais essayer de préciser ma pensée de façon caricaturale, car je ne suis pas un spécialiste et le domaine est trop vaste.
Ce que chacun peut constater c’est qu’une activité permet de dégager de la richesse, mais implique salaires, investissements, frais de fonctionnement dividendes et impôts, au sens large du terme. On se rend compte que nos états modernes sont de plus en plus impliqués en matière de fonction publique, d’infrastructures et de réduction des inégalités.
Tout le monde réclame de plus en plus de moyens. Or ces moyens proviennent soit de l’impôt soit de la dette.
Quel que soit le cas de figure, l’écart entre objectifs souhaitables et moyens disponibles ne peut que s’accroître. Celui qui prétendrait le contraire dans le système actuel se trompe ou nous trompe.

Il faut donc trouver autre chose: sorte de synthèse entre communisme et capitalisme.

Le développement des techniques et plus particulièrement de la robotisation laisse de plus en plus de monde en dehors du circuit traditionnel du travail. Parallèlement une quantité énorme de taches utiles, ne sont pas accomplies, car elles apparaissent contre-productives.
Or, dans le droit de l’humanité doit figurer un droit au travail pour tous, permettant d’accomplir ces tâches.
La solution consiste à concevoir une société à trois vitesses et un financement adapté :

1/ On garde le schéma actuel du capitalisme, mais on supprime l’impôt, inégalitaire, impopulaire et cher à récupérer. (Voir solution ci-dessous.)

2/ On réorganise la fonction publique en tenant compte de son financement par la banque mondiale. (Voir solution ci-dessous)

3/ On crée un circuit social, chargé de procurer impérativement un emploi à tous ceux qui n’ont pu s’intégrer ou se maintenir dans les deux précédents circuits économiques.
Les tâches susceptibles d’être réalisées dans ce troisième circuit sont innombrables, en voici quelques exemples : surveillance et soins aux personnes âgées, aux enfants, aux infirmes, amélioration du cadre de vie et de l’environnement dans un quartier, une ville, un pays, entretien des forêts, reboisement, formation des adultes, lutte contre la désertification, soutien scolaire etc., etc…….
Des critères de rentabilité doivent être pris en compte dans ce troisième secteur afin que tout salaire versé corresponde à un travail effectif, utile et de qualité. Les négligences sont sanctionnées par une mise à pied temporaire et sans salaire. Tout travail procurant un pouvoir d’achat, le secteur concurrentiel s’en trouve dynamisé. Concrètement: les salaires sont plus attractifs dans les deux premiers circuits que dans le troisième. Chacun trouve néanmoins, un emploi correspondant à ses mérites et motivations et peut passer d’un secteur à l’autre.

Financement de la fonction publique et du secteur non concurrentiel
Dans notre système économique actuel, le financement de ces deux secteurs est assuré par des prélèvements (de plus en plus importants, mais toujours insuffisants), effectués sur le résultat du travail des « actifs ».
Il faut donc commencer par créer des richesses afin de pouvoir prélever et redistribuer.

Or le nombre d’actifs tend à diminuer et les besoins augmentent sans cesse, d’où un système obsolète.

Comment changer notre système économique ?
Au lieu de créer des richesses pour en redistribuer, il conviendrait d’inverser le processus, en commençant par la distribution.

Concrètement :
Chaque état établit un projet de budget couvrant : la fonction publique, le droit au travail pour tous, les investissements, les retraites.
Ce budget doit être cohérent avec les objectifs poursuivis à l’échelon mondial, il devra tenir compte d’une nécessaire période de transition et d’ajustement. Il sera examiné et approuvé au niveau du gouvernement mondial.
Chaque état se verra alors attribué un « droit de tirage » sur la banque mondiale, seule habilitée à créer de la monnaie.
Le budget sera exécuté en toute transparence par chacun des pays avec contrôle à postériori au niveau mondial.
L’habileté des dirigeants résidera dans la préparation et l’exécution intelligente du budget.
On pose comme objectif économique mondial, que dans le délai raisonnable d’un siècle, tous les états disposeront s’ils le souhaitent de moyens d’existence équivalents, en s’efforçant de niveler plutôt vers le haut que vers le bas. Le gouvernement mondial a la maîtrise de la monnaie unique. Celle-ci ne peut donc s’apprécier ou, se déprécier par rapport à aucune autre. Il convient seulement de conserver un équilibre entre le montant global de la monnaie émise et le volume total des biens et services proposés. Cela est rendu possible grâce à un circuit court de la monnaie. On ne thésaurise plus, puis que l’on est garanti de percevoir des revenus tout au long de son existence grâce au droit au travail et à la retraite. La discrimination par l’argent disparaît. Seul, le train de vie distingue les plus productifs et les plus créatifs. On peut envisager qu’une grille des rémunérations impose qu’aucun homme ne puisse percevoir un salaire ou revenu supérieur, par exemple, à 50 ou 100 fois le salaire minimum. La motivation reste cependant suffisante pour que le génie humain continue de s’affirmer.

Le montant des retraites est indexé sur le salaire moyen perçu au cours de la vie active. Les handicapés perçoivent le salaire minimum s’ils ne peuvent travailler.

Une consommation normale s’effectue tout au long de l’année, consommation à laquelle doit s’adapter et répondre le secteur concurrentiel.

Il conviendra de prévoir un système de régulation pour « éponger » l’excèdent de monnaie qui aurait pu être émis par rapport aux biens et services disponibles et éviter la reconstitution de très grosses fortunes ainsi qu’une inflation mondiale.
Ce n’est pas une mince affaire que de tenter de planifier et modéliser tout cela tant aux échelons nationaux qu’au niveau mondial. C’est donc un véritable défi à relever
conjointement par les informaticiens, les économistes new-look et les industriels.
Il semble difficile d’affirmer la possibilité ou l’impossibilité d’entamer une telle démarche au niveau mondial. Par contre la faisabilité pourrait être vérifiée en chargeant l’ONU de cette tâche puis de mettre en place dans un délai raisonnable, un tel système dans une Ile « laboratoire » réputée pauvre, telle que Haïti et la République Dominicaine sa voisine mieux développée.
Du travail et des moyens d’existence pour tous : on peut faire !

Sécurité
-Sécurité collective
Il faut absolument retirer à tous les chefs d’état le droit et la possibilité de faire la guerre. À cet effet toutes les armées sont placées sous l’autorité du gouvernement mondial. Chaque état fournit et entretient le contingent qui lui est assigné, mais celui-ci est cantonné, 50% sur le territoire national, 50% à l’étranger, afin d’échapper à toute tentative d’utilisation de l’armée nationale par les gouvernements locaux. Chaque état doit donc héberger sur son territoire en contrepartie une quantité équivalente de militaires étrangers.
L’armée mondiale intervient à l’initiative du gouvernement mondial pour régler toute velléité de conflit.
-Sécurité individuelle
Police et gendarmerie disposent également des moyens militaires pour leur action de prévention ou de répression. Les prisons sont réduites n’ayant pas prouvé leur efficacité. Toutefois, la société doit se protéger efficacement contre tous ceux qui l’agressent.
Les peines prévues par le code pénal doivent être totalement révisées. Diverses approches sont envisageables.
Assurer la sécurité individuelle et collective : on sait faire !

Environnement
Actuellement, la protection de l’environnement grève les prix de production, on fait donc semblant de prendre en compte ce problème, mais en réalité, il est largement marginalisé. Les océans se vident de leur faune, les puits de pétrole s’épuisent, les nappes phréatiques se dessèchent, les forêts disparaissent, la planète se réchauffe etc.

Le droit au travail et la monnaie unique permettent de traiter cette question au fond, et d’inverser la tendance à la dégradation. De très grands travaux peuvent être entrepris tels que reconstitution des forêts tropicales, arrêt de la désertification, reconquête progressive des déserts, recyclage systématique des matières premières, dépollution des sites, amélioration des paysages urbains, recherche d’énergies nouvelles: fusion nucléaire, batteries non polluantes pour stocker l’électricité des voitures, etc…
Protéger l’environnement : on sait faire !

Utopie ou non ?
A priori, tout ceci procède du rêve et ne peut être suivi d’effet car les mentalités ne sont pas prêtes aux nécessaires adaptations.
« Pouvoir » n’est pas « vouloir » !
On ne sait pas :
-Dégager un consensus
-Prévoir et organiser à moyen et long terme
-Changer d’échelles de valeurs
Avant de renoncer il serait bon, sous l’autorité de l’ONU, que chacune de ces suggestions soit soumise respectivement à des groupes de philosophes, de scientifiques, d’économistes, et de politiques d’horizons différents, en leur demandant :
-D’en faire une critique comparative et constructive par rapport à la situation actuelle
-De vérifier leur cohérence et leur faisabilité
En cas d’adhésion significative à ces principes, il leur appartiendrait également d’échafauder un calendrier sur une quarantaine d’années pour la préparation et la mise en œuvre toujours sous l’égide de l’ONU.
Mais là encore nous sommes en pleine utopie, car l’ONU ne peut être mandatée que par des gouvernements et aucun gouvernement ne cautionnera, une future amputation de ses prérogatives sur les deux pôles du pouvoir que sont l’armée et la monnaie.
Si une action doit se dessiner, pacifiquement elle ne peut démarrer que de la base, organisée en associations : locales, nationales, internationales. Il est certain qu’un foisonnement d’idées pourrait en sortir via Internet, prouvant que d’autres choix sont possibles essentiels et urgents.
Lorsque les médias s’empareront à leur tour du sujet, les responsables politiques aiguillonnés par leur base seront enfin contraints de s’occuper des vrais problèmes de l’humanité.
Michel Odinot

PS :Sans interdire les religions, ce qui serait contre-productif, il conviendrait de les contraindre cependant, à se mettre en conformité avec les droits de l’humanité et les droits de l’homme .
Une émanation de ces différents droits devrait émerger sous forme d’un « civisme » orienté vers l’homme et l’humanité, et, enseigné de façon analogue dès le plus jeune âge dans le monde entier sur le thème : « tous différents, mais tous les mêmes»