Témoignage et révélations suite à année de blogging

Mais où va le web - année 1

Après un an d’existence, je me dois de faire cet incontournable exercice qu’est « le bilan annuel ». Oui, j’ai succombé aux sirènes du marketing et Mais où va le web tombe dans l’infâme « benchmarking », l’odieux « rapport de visites » et les agaçants conseils sous forme de « best practices ».

En effet, s’il est compliqué de franciser les anglicismes, échapper à son époque semble être encore plus ardu.

Et pourtant, cette année a été riche en dehors des chiffres et des courbes exponentielles qui tendraient vers l’opulence monétaire si toutefois je monétisais quelque chose ici-bas (je ne vous ai pas dit que j’avais failli être riche ?).

Une année d’écriture sur Internet est une expérience aussi enrichissante que chronophage. La première remarque qui me vient à l’esprit est qualitative : les quelques textes bruts et maladroits du début se sont doucement mués en quelque chose de plus abouti, qui demandera encore beaucoup de travail.

En outre, si une forme de routine s’établit au fil du temps je constate que chaque nouveau billet ne demande pas moins de temps à rédiger que le précédent. En somme, ma productivité ne s’est pas vraiment améliorée car Mais où va le web n’utilise aucun « pattern » unique et réplicable, mais voyons cela plus en détails :

Sur la ligne éditoriale.

Pas de surprise de ce côté-là. Mais où va le web répond à la promesse : napper d’un vernis ludique, critique et culturel les mouvements d’innovation. Après 8 mois d’existence, j’avais affiné la catégorisation pour gagner en lisibilité et adapter le contenant au contenu. Comme je le mentionnais plus haut, les mécanismes de rédaction sont plus automatiques mais l’exigence analytique plus forte. Les deux se compensant, il m’est toujours impossible de rédiger plus de 3 billets par mois, à moins d’écrire vraiment n’importe quoi ou d’écrire au travail, ce qui est impensable quand on est ministre.

Sur la qualité rédactionnelle.

Je ne relis jamais mes anciens billets, jamais. Mes premières lignes sont reléguées au panthéon de ma mémoire : ni supprimables, ni vivantes, elles me hantent comme des essais ratés que je ne saurais relire sans mourir d’un honteux effroi. Voyons le verre à moitié plein : au moins je me rends compte qu’il y a eu une évolution. J’en tire ce petit conseil gratuit : n’ayez jamais honte d’écrire, ou vous n’écrirez jamais.

Sur les chiffres.

Une petite quarantaine de billets ont été publiés en 11 mois et des brouettes. Je me suis offert la petite pause hivernale en guise de déconnexion bi-annuelle qui aussi salvatrice soit-elle, n’en laissait pas moins un sale goût de dépression quand plus aucune notification ne faisait vibrer ma poche rendue rugueuse par le froid.

Je peux désormais affirmer que des dizaines de milliers de pages ont été vues, lues et parfois commentées cette année. Le nombre de visiteurs uniques a atteint des échelons insoupçonnables et gravite gaiement au dessus du gros millier de têtes de pipes par mois, ce qui est peu dans l’absolu mais relativement élevé rapporté au nombre de billets publiés. On se rassure comme on peut.

Le dogme de la croissance

Le dogme de la croissance

Sur les rencontres.

Grâce à Mais où va le web, je peux dire que mon Internet est véritablement devenu social. Les quelques 1000 Tweets que j’ai pu balancer ici où là m’ont permis de découvrir des dizaines de sites et de rencontrer pas moins de 3 personnes dans la vraie vie (IRL, comme on dit). Bien sûr, je ne compte pas m’arrêter là, il va falloir être un peu plus pour achever cette révolution webesque dont on a tant besoin.

bilan infographique année 1

Sur les outils.

Il n’est absolument pas question ici de faire de la pub à qui que ce soit mais je tiens à dire que sans cette application éléphantesque à fond vert, Mais où va le web n’existerait probablement déjà plus : je lui ai littéralement sous-traité ma mémoire et mes idées. Cependant, le classique carnet en papier recyclé traîne toujours dans ma besace de bobo.

Maintenant, le futur

Voici à la volée quelques bonnes résolutions et pistes de réflexion pour le futur de Mais où va le web.

  • Un premier objectif ambitieux : continuer à écrire. Conserver un rythme de publication similaire et privilégier la qualité à la quantité. A dire vrai, ce premier point qui conditionne tous les autres est déjà une tâche titanesque.
  • Rencontrer au moins autant de monde l’année qui vient. Tant qu’à faire, privilégier la qualité et la région parisienne, et non, ça n’est pas un oxymore. Qu’on se comprenne, l’un des objectifs de Mais où va le web est de compenser le temps enfermé à écrire par du temps en terrasse avec des gens qui eux aussi passent du temps enfermés à écrire. Je m’aperçois d’ailleurs en écrivant cette dernière phrase que cet objectif relève de la tautologie auto-flagellatoire, allez comprendre.
  • A la rentrée, j’essaierai d’assumer la dénomination boutonneuse de « blog » qui fait quand même un peu penser à un journal de bord d’adolescent. Je lui préfère média mais on va dire que je me la joue.
  • Last but not least, il faut en finir avec l’emberlifiquotement pronominal et choisir entre le « je », le « nous », voire le « ça » ou le « il ». Mais où va le web a une fâcheuse tendance à s’alaindeloniser par pur excès de prudence : je n’aime pas dire « je ». Ce billet est d’ailleurs un pas vers le « je », vous en compterez un certain nombre. Je vous le dis.

je ne sais pas si je dois dire je

Voilà ce qu’on peut dire après 12 mois à baratiner librement sur la toile. Les quelques rares billets de ce type que j’ai pu lire cette année m’ont toujours aidé à comprendre où j’en étais et si c’était normal. Partez donc du principe que si vous avez un blog et que votre bilan n’a rien à voir avec le mien, c’est une bonne nouvelle, c’est que vous non plus vous ne ressemblez à personne.

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Saint Epondyle
8 années il y a

Ravi d’avoir pu partager quelques moments de tautologie auto-flagellatoire avec toi cette année. Bon anniversaire, essaie de respirer et on se retrouve à la rentrée.

Saint Epondyle
8 années il y a

I’m St Ep and I approve this message.

Germain Huc
8 années il y a

Bon anniversaire! Cet exercice du bilan annuel est je crois assez salutaire, même s’il est devenu une sorte de marronnier sur le net. Disons que les rares rituels qui sont encore dans nos vies modernes (comprendre : les moments où nous répétons des actions à intervalle régulier suivant une procédure permettant de sortir la tête de l’eau ou du guidon c’est selon, et de prendre du recul) sont trop rares. L’introspection du bilan régulier agit un peu comme une thérapie de pleine conscience, une méditation écrite.
Dès qu’on se met à écrire, faire le point devient un besoin, ne serait-ce que pour s’autoflageller lorsque l’on aime ça (mais si voyons, il y en a…).
Je suis en tous les cas très heureux d’avoir découvert Mais où va le web. Le plaisir de la lecture allié à celui de la réflexion sur l’outil qui a si totalement changé nos vies en 20 petites années y côtoie la subtilité et une certaine auto-dérision que j’apprécie au plus haut point.
Il va sans dire que j’en recommande la lecture sans modération, les seuls effets secondaires connus étant une augmentation des connexions neuronales et de l’esprit critique.
Sinon, pour mes honoraires, on s’arrangera plus tard… 😉

Rob
Rob
8 années il y a

« compenser le temps enfermé à écrire par du temps en terrasse avec des gens qui eux aussi passent du temps enfermés à écrire » –> et si tu n’écrivais en réalité que pour te donner une justification au fait de sortir en terrasse ? Bravo pour cette première année de labeur, bravo pour les 3 rencontres IRL qu’elle a générée et si moi aussi tu peux m’inclure dans ton virement Paypal, bravo pour ça aussi.

Jennifer
7 années il y a

Nous sommes en 2017 et tu es toujours là !
Bravo … Les lignes s’enchaînent à un rythme effréné mais c’est surtout le fond que je retiens.
Une petite dose de bien-être qui nous permet de couper avec ce quotidien stressant
Courage et continue !

Mais où va le Web
6 années il y a
Reply to  Jennifer

Je viens de voir ça –> merci.
Du coup je relis ce billet, qui sonne un peu faux et loin maintenant, tout a beaucoup changé, et c’est bien.