En avril 2016, Jérémie parle à Cécile qui est dans la même promo de master Architecture de l’information que lui à l’ENS de Lyon et à Alice avec qui il était en licence pro de journalisme – et même avant ça, au lycée – d’une idée qu’il a eue : et si on inversait le cours des choses et qu’on imprimait, sur du papier, des articles écrits spécifiquement pour le web ?
Je publie ici quelques mots de Jérémie et Cécile, qui lèvent en ce moment des fonds pour mettre au point ce charmant projet de presse 100% indépendante. J’ai eu l’occasion de tenir dans mes mains les premiers prototypes du journal Kaïa, et bien sûr de lire quelques-uns des journalistes qui seront amenés à y écrire. J’ai moi-même participé à cette levée de fonds et je vous incite à vous y lancer les yeux fermés… Vous recevrez les premiers exemplaires absolument collectors. C’est par là !
Nous skypons, nous discutons, nous brainstormons, nous écrivons des dossiers et remplissons des tableaux Excel… Le projet prend forme.
Notre arrivons à un constat : on assiste à une effervescence journalistique sur le web. Des nouveaux médias promeuvent le temps long, la réflexion, l’analyse et publient des articles fouillés, précis et longs. Ils mettent en avant une histoire, un récit avec une écriture soignée, des images, des infographies et parfois du son et de la vidéo.
Les éditeurs de longs-formats font le pari du web pour le multimédia et souvent pour éviter les coûts liés au papier. Pourtant, nous ne pouvons nous empêcher de rester très attachés au support papier, à l’objet, au contact des pages. Le papier n’a pas perdu de sa valeur, XXI ou Le 1 le prouvent en arrivant à tirer leur épingle du jeu.
L’idée c’est donc de donner une deuxième vie, sur papier, aux longs-formats initialement publiés en ligne. Ce qui nous tient à coeur, c’est la relation à l’objet. Nous avançons dans notre réflexion pour nous arrêter sur une formule d’abonnement : tous les mois, les abonnés recevront un récit journalistique de plus de 30 000 signes avec photos (soit plus de 20 minutes de lecture environ), sélectionné par nos soins parmi le catalogue de longs formats proposés par des médias en ligne payants. Envoyé dans une petite enveloppe, il sera accompagné d’une lettre présentant le récit et l’évolution du projet.
À l’automne 2016 nous commençons à approcher des sites journalistiques pure-players spécialisés dans les longs-formats. Nous cherchons des articles comme nous les aimons, qui prennent le temps de creuser, d’expliquer, de chercher des témoignages et des raisons pour tout ce qu’on observe dans la marche du monde.
Les premières réponses sont enthousiastes et nous lions des partenariats avec, dans l’ordre chronologique : L’Imprévu, Le Quatre heures, Le Zéphyr et 8e Étage. Portés par les riches échanges avec ces premiers partenaires, nous lançons les démarches administratives pour officialiser l’existence de Kaïa.
Nous commençons à rechercher des imprimeurs pour établir un coût de revient et un budget.
Durant l’hiver 2017 (le 16 février précisément) nous créons l’association Éditions Kaïa. C’est une association à fonctionnement collégial : nous sommes tou·te·s co-président·e·s de la structure car cette horizontalité est très importante pour nous.
À la même période, nous commençons à travailler avec Juliette et Fanny, les graphistes du projet, sur le design de Kaïa (maquette, logo…). Nous partons sur des éléments simples mais qui nous semble importants : impressions en couleur pour les pages intérieures, pour ne pas dénaturer le travail des photo-journalistes et un design qui nous permette de décliner les numéros. La Une sera sobre et graphique, pour justement être déclinée sur du papier de couleur différente chaque mois. Nous voulons que le récit puisse suivre les lecteurs une journée, une semaine, un mois et être gribouillé, annoté, manipulé, prêté, montré, échangé et mis sur une étagère en objet de collection.
Un peu à la manière d’une “box” nous envoyons une surprise tous les mois, un seul article, qui traite son sujet en profondeur, avec un angle original, une voix, une personnalité.
Tous les mois, nous voulons surprendre le lecteur avec un texte choisi pour lui dans l’immensité du web, un texte écrit pour le web, lisible sur le web mais uniquement sur abonnement. Nous proposons de donner chaque mois un aperçu de ce qui peut se faire sur internet en matière de slow-journalism. Un peu à la manière d’une “box” nous envoyons une surprise tous les mois, un seul article, qui traite son sujet en profondeur, avec un angle original, une voix, une personnalité. vous la connaissez ! Nous allons passer les 50% sur Ulule, c’est super mais il nous reste encore la moitié du chemin à parcourir ! Encore quelques jours, continuez à parler de Kaïa autour de vous, on compte plus que jamais sur vous ! Et de notre côté, on vous annonce un nouveau média partenaire la semaine prochaine. Stay tuned !