Bien que ce premier tome de Histoire du sabotage (Éditions Libre, 2022), du philosophe Victor Cachard, s’intéresse spécifiquement à la naissance du sabotage, puis à sa conceptualisation théorique et intellectuelle à partir de la fin du XIXe siècle[1], il est aisé de le lier à notre actualité[2]. Alors que les technologies dites modernes sont de plus en plus mobilisées par toutes sortes de pouvoirs à des fins de surveillance des citoyen·nes et des travailleur.euses (en vue de répondre à une intensification de la concurrence par les marchés[3]), la réflexion sur les formes que doit et peut prendre la lutte contre le projet de réforme des retraites bat elle aussi son plein[4]. Il semblerait que le seul moyen d’attirer l’attention d’un gouvernement sourd et aveugle à la grogne populaire réside dans un blocage de l’appareil de production via une grève générale, mouvement rendu d’autant plus difficile qu’il compose avec un moment inflationniste rendant toute privation de salaire difficilement compatible avec une stratégie de long-terme.
Dans ce contexte, le sabotage comme moyen de lutte sociale et de contestation généralisée de l’économie capitaliste pourrait prendre tout son sens. C’est en tout cas le point de cet ouvrage que de nous le rappeler. Victor Cachard s’y emploie en quatre temps. Il commence par revenir sur la naissance du sabotage, concomitante à celle de l’économie capitaliste et de la marchandisation du travail, dont il constitue la forme de contestation la plus ancienne. Il déplie ensuite la conceptualisation du sabotage, à la fin du XIXᵉ siècle, comme prolongement de la propagande par le fait anarchiste, avant d’en proposer une définition et de l’illustrer par trois cas de sabotage majeurs de la période couverte par ce premier opus.
Un texte de Vincent Bachelet (@VBchlt), juriste, consultant, doctorant et militant des communs numériques.
Le sabotage avant la lettre
« La violence se fait autant qu’elle se dit, sa mise en scène est souvent inséparable de sa mise en récit ». Si Victor Cachard introduit la première partie de son ouvrage par cette citation d’Isabelle Sommier[5], c’est parce que le personnage-clé de cette période de proto-sabotage n’est pas tant l’ouvrier ou l’ouvrière qui – en premier – décide de ralentir les rouages de sa machine en y glissant son sabot, mais bien Émile Pouget, qui va politiser cet acte.
Pouget est un militant anarchiste, antimilitariste et syndicaliste révolutionnaire qui fonde de nombreux journaux (dont Le Père Peinard) dans lesquels il fait la promotion du sabotage comme modalité d’expression de la lutte des classes. Mais sa posture n’est pas seulement intellectuelle, puisqu’il intègre la jeune Confédération Générale du Travail (CGT) en 1897, jusqu’à en devenir secrétaire adjoint de la section des fédérations, et y œuvrer pour y faire reconnaître par cette dernière le sabotage comme moyen d’action.
Ce travail de promotion de Pouget n’est cependant pas contemporain des premières occurrences de ce qui deviendra le « sabotage » dans la pratique. En effet, Cachard souligne que le sabotage est apparu comme réponse immédiate de la classe des travailleurs au durcissement du pouvoir de la classe dominante, et ce dès l’Ancien Régime et la féodalité. Ainsi, l’auteur identifie trois formes de matérialisations du pouvoir de la classe dominante contre lesquelles va se construire le sabotage : l’écriture, les dispositifs de défense, et la mesure du temps.
Pour Victor Cachard, « La diffusion de l’écriture est inséparable d’un mécanisme comptable qui vise à dominer l’environnement et contrôler les humains », ce qui se confirme lorsque l’on sait que l’usage premier de l’écriture a été de comptabiliser les marchandises lors de leur transport, entraînant ainsi une standardisation et une uniformisation du réel au profit d’une gestion économique des choses. Ainsi décorrélée de la matérialité qu’elle désigne – ce qui se traduira en pratique par l’adoption du cunéiforme[6] – l’écriture permet l’émergence et la pérennisation des premiers pouvoirs centralisés dont elle sera l’instrument. Dès lors, elle devient un instrument du pouvoir, en même temps qu’un facteur de distinction sociale séparant celles et ceux qui la maîtrisent de celles et ceux qui ne la maîtrisent pas.
Si l’écriture devient un outil du pouvoir, alors, sa contestation peut se faire en la sabotant, en témoigne l’incendie de la bibliothèque d’Alexandrie, qui fut un acte de dénonciation du symbole de l’accaparement et de la centralisation des savoirs dans une optique expansionniste. L’histoire regorge d’autres exemples de ce type, des insurrections contre le pouvoir fiscal qui procèdent à la destruction des registres au sabotage plus insidieux auquel se livrent les moines copistes qui adaptent, tronquent et réécrivent les ouvrages dont ils ont la charge selon le credo de l’ordre auquel ils appartiennent.
L’écriture ne peut cependant être un instrument de domination efficace que dans la mesure où elle s’adresse à une population qui la comprend, ce qui suppose une délimitation de la zone sur laquelle elle a vocation à s’appliquer, et une exclusion des étrangers. Cela passe donc par l’affirmation de frontières et de mécanismes de défense de ces dernières. Ainsi, à la suite de la mise sur pied d’une architecture de bâtiments destinés à protéger les écrits, on assiste à l’érection de murailles destinées à protéger leur zone d’influence. D’une certaine manière, l’architecture est le prolongement matériel de l’écriture. Ainsi, de nombreux actes qui peuvent s’apparenter à du sabotage sont commis contre les clôtures, les greniers, et toutes les matérialisations d’un « processus technique d’appropriation qui se traduit par un faisceau de violences directes envers le petit peuple ». Ces actions, comme le souligne l’auteur, ne naissent pas de façon spontanée et désordonnée, comme ce que laissent à penser les représentations dont la culture populaire est empreinte. Elles sont au contraire, le fruit d’une véritable réflexion populaire et d’une inventivité décuplée, à mesure que se structurent les forces de défense de la propriété privée et de répression de ces insurrections.
Enfin, outre l’écriture et les mécanismes de défense de l’ordre qu’elle a permis de mettre en place, la dernière matérialisation du pouvoir de la classe dominante réside dans la mesure du temps. L’invention d’outils de mesure du temps, à l’instar de l’écriture, permet une standardisation et une uniformisation du réel au profit d’une gestion ici aussi économique, à l’endroit du travailleur et de son quotidien. La mesure du temps permet la réunion des pouvoirs politiques, économiques et religieux dans un objectif de répression de l’oisiveté et d’augmentation de la productivité des travailleurs et des travailleuses, via le glissement d’un temps orienté par la tâche vers un temps désormais mesuré par l’horloge. Ainsi, l’autonomisation et la quantification du temps ont pu être perçus comme les véritables piliers de l’âge industriel, plus encore que l’invention de la machine à vapeur[7]. De ce fait, les actions de « sabotage » contre la mesure du temps seront aussi bien orientées contre l’objet de mesure lui-même (l’horloge), que contre le processus d’accélération qu’il produit et les nouvelles normes qu’il impose. Concrètement, le travailleur ou la travailleuse sonne en avance les cloches annonçant la fin de la journée de travail, s’en sert comme outils de ralliement d’un mouvement de contestation ou bien en vue de déjouer la quantification du temps par le manquement[8], l’absentéisme, le ralentissement, la négligence ou encore les pauses à répétition ou les douleurs simulées et autres les siestes improvisées, sur le modèle du mouvement « ca’canny » ou « go canny » (« y aller doucement ») des travailleurs et travailleuses écossais·e·s de la fin du XIXe siècle. .
Ainsi posés, ces trois mouvements de résistance du proto-sabotage permettent de dresser non pas une opposition, mais une filiation entre le sabotage qui sera théorisé à partir de ces mouvements par les syndicalistes français[9], et le luddisme des ouvrières et ouvriers du textile écossais qui brisèrent les métiers à tisser pour dénoncer la mainmise que ce progrès technologique offrait aux marchands sur la fabrication des artisans, et le déséquilibre dans le rapport de force que cela entraînait. En effet, on a souvent opposé le luddisme (pensé comme un critique de la technologie, qui peut néanmoins soulager le travailleur) et le sabotage (envisagé comme critique de l’exploitation au travail, laquelle pouvant également être amoindrie par l’usage des technologies). Or, il apparaît évident après avoir envisagé les sources du sabotage, qu’il y a bien une continuité entre ces deux mouvements. Il faut pour en prendre conscience, reconnaître la portée politique du bris des machines par les luddites, dans un contexte où le travail mécanisé devient de plus en plus aliénant pour les travailleurs et travailleuses.
C’est d’ailleurs en tissant des liens entre ces deux mouvements que l’on peut esquisser les contours du terme de sabotage. La continuité entre luddisme et sabotage s’articule autour de deux caractéristiques stratégiques communes, rappelle Victor Cachard : 1) la détermination du terrain où la lutte est la plus efficace (émeutes, grèves, sabotages) et 2) la recherche d’une alliance avec les consommatrices et consommateurs. Cette continuité est finalement matérialisée par la reconnaissance par la CGT du sabotage comme mode d’action, qui s’accompagne de la déclaration suivante en 1897 : « le travailleur ne respectera la machine que le jour où elle sera devenue pour lui une amie qui abrège le travail, au lieu d’être comme aujourd’hui, l’ennemie, la voleuse de pain, la tueuse de travailleurs ».
Cette déclaration n’a rien perdu de sa pertinence à l’heure de où de plus en plus de métiers sont remplacés ou dont les conditions d’exercice sont dégradées par l’apparition de machine ou d’« intelligences artificielles » qui sont autant de leviers à activer par le patronat pour augmenter la productivité, souvent contre les travailleurs et travailleuses. Cette déclaration inscrit aussi le sabotage dans la continuité de la « propagande par le fait » anarchiste, c’est-à-dire la stratégie d’action politique, en association avec la propagande écrite et verbale, consistant notamment en une série d’attentats contre des personnes.
Le sabotage, une propagande par le fait revue et corrigée
Dans le second temps de cet ouvrage, l’auteur s’emploie à démontrer qu’en France, le sabotage se développe comme une troisième voie entre d’un côté le réformisme, et de l’autre le syndicalisme révolutionnaire issu des mouvements anarchistes. L’hypothèse défendue par Victor Cachard est que le sabotage constitue le prolongement « naturel » du mouvement révolutionnaire anarchiste.
Après avoir retracé l’historique du mouvement anarchiste en France, et de son utilisation de la propagande par le fait – c’est-à-dire l’attentat comme médium politique – l’auteur démontre que la transition de la propagande par le fait au sabotage s’opère en trois temps.
D’abord, la multiplication des attentats dans la seconde moitié du XIXᵉ siècle conduit à un durcissement de la répression policière, notamment au travers la promulgation des « lois scélérates »[10] à partir de 1892. Cependant, cette répression de la mouvance anarchiste n’entraîne pas de soulèvement populaire car elle s’accompagne d’une clémence judiciaire dans un numéro d’équilibriste destiné à préserver la paix sociale, appuyé par une vague de réformes sociales et de nominations de socialistes au gouvernement. Ce faisant, les gouvernements de Jean-Casimir Perier et Charles Dupuy réussissent leur pari, puisque les anarchistes se déchirent concernant l’attitude à adopter face à ce pouvoir somme toute conciliant, et il devient impossible de défendre la pertinence de la propagande par le fait dans un tel contexte.
Cet échec de la propagande par le fait ouvre le second temps du basculement vers le sabotage, à savoir un temps de critique de la violence et de philosophie de l’action. La question est alors, pour les révolutionnaires, de savoir jusqu’où la violence peut servir la justice, débat qui demeure d’actualité chaque fois qu’un abribus est abîmé à l’occasion d’une manifestation. Toutefois, les débats dans les milieux révolutionnaires de la fin du XIXᵉ siècle sont d’un tout autre niveau que ceux qui nous sont aujourd’hui proposés sur les chaînes d’information en continu. Ainsi s’opposent un courant légaliste (dont les actions s’inscrivent nécessairement dans le respect des lois) et un courant pragmatique (dont les actions cherchent avant tout l’efficacité) ; tandis qu’est formalisée une distinction entre force et violence, qui infusera tout le mouvement anarchiste. La force rime avec rapport de force, et convoque la dimension collective et réfléchie, ainsi que le temps long du conflit. La violence quant à elle, est ponctuelle, spontanée et aveugle, mais elle est aussi la seule arme qui reste à celui qui subit la force, quand celui qui l’exerce n’a pas besoin de violence. Cette distinction permet aux révolutionnaires de formuler une définition de la force révolutionnaire, qui d’une part exclut la violence aveugle, et d’autre part fait preuve d’inventivité pour s’adapter à mesure que la répression évolue Le terreau idéologique est en place pour que le sabotage prenne son essor.
Ce dernier sera facilité par un troisième moment de basculement, plus pragmatique, qui réside dans le développement de matériaux explosifs de plus en plus performants, et donc d’un accroissement de leur contrôle, rendant de plus en plus difficile leur détournement. La propagande par le fait se retrouve privée de combustible.
Tout est donc en place, théoriquement comme dans la pratique, pour une révolution des pratiques vers le sabotage. Pour les anarchistes, il s’agit de repositionner la propagande par le fait pour qu’elle demeure un moyen pertinent dans la guerre sociale, en sortant de cette vision de la violence aveugle émanant de l’individu. Le sabotage nuance en effet l’idée que l’action serait par nature autoritaire et le collectif systématiquement un obstacle à l’action. D’autre part, le sabotage, consistant en une mise en panne inventive de l’appareil de production, permet de revaloriser l’activité humaine – en démontrant son importance dans l’usage de l’appareil en question, mais aussi en faisant démonstration de la pluralité des formes que l’activité humaine peut prendre pour nuire à l’appareil de production. L’historique de l’émergence du sabotage comme moyen d’action retracé, il est désormais temps pour Victor Cachard d’en proposer une définition.
Une définition du sabotage
Dans le troisième temps de son ouvrage, l’auteur rappelle que le sabotage n’est pas seulement le moment de la destruction dans la lutte sociale, il est aussi le moment positif où les ouvrières et les ouvriers, en même temps qu’ils arrêtent l’emprise du capital, revalorisent leur autonomie et inventent de nouveaux rapports sociaux. Pour Cachard, le sabotage est défini par trois mots : instrumentalisation, action et blocage.
Instrumentalisation : le sabotage peut résider dans une diminution quantitative et/ou qualitative du travail résultant d’une instrumentalisation des règles régissant son activité, ou de leur absence, par le travailleur ou la travailleuse.
Quantité |
Qualité |
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Instrumentalisation de l’absence de règles |
Travailler moins : ralentir l’activité |
Travailler mal : simuler l’incompétence, la maladresse |
Instrumentalisation des règles |
Excès de rigueur dans l’application des règles de sécurité, gaspillage volontaire |
Distribution d’un produit à la place d’un autre, non-respect des normes de fabrication, contrefaçons |
Action : le sabotage peut aussi relever d’une certaine forme d’action directe, une action ciblée visant à obtenir, avec un effort minimum, un résultat maximum. Dans cette acception, le sabotage renoue avec le luddisme pour contrer la mécanisation grandissante du travail, tout en mettant en valeur l’action humaine, capable d’assez de précision pour gripper la machine capitaliste sans s’exposer à la sanction – l’objectif restant de faire passer le sabotage pour une panne accidentelle. L’action directe constitue également le fer de lance d’une autre organisation, collective et autogérée, de la production, puisqu’en mettant en panne la production, elle ouvre la voie à l’émancipation des travailleurs et travailleuses par elles-mêmes et eux-mêmes. Ainsi l’action directe cherche, par un minimum d’effort, à obtenir le maximum d’actions collectives. En ce sens, elle constitue l’amorce de la troisième composante du sabotage, qui en est également son horizon : la grève générale et le blocage complet de l’économie capitaliste.
Le propos de V. Cachard est enfin appuyé par le récit de trois sabotages décisifs ayant eu lieu au tournant des XIXe et XXe siècle, et qui constituent encore aujourd’hui des inspirations dans les luttes à mener contre un pouvoir capitaliste résolu à la destruction des conquis sociaux qu’ils ont contribué à obtenir.
Dans l’attente du second tome, à paraître au printemps et consacré au sabotage à l’heure du numérique, ce retour historique sur les origines du sabotage permet de réaliser que ce dernier n’a rien perdu de sa pertinence. Au contraire, cette Histoire du sabotage doit constituer la première étape de la redécouverte de cet instrument d’empouvoirement des travailleuses et travailleurs face à un pouvoir capitaliste qui n’a de cesse de les réduire à leur seule force de travail. En effet, comme Victor Cachard le rappelle en conclusion de ce premier tome, le sabotage est né de la rencontre entre un anarchisme en marge de la société, pour qui l’assassinat (revendiqué comme mode d’action dans le cadre de la propagande par le fait) s’inscrit dans une longue histoire de lutte contre la tyrannie, et les révolutionnaires au cœur de l’exploitation, qui entendent se réapproprier l’organisation du travail.
Ainsi, s’il est évidemment exclu de chercher à renouer avec la violence mortelle de la propagande par le fait des anarchistes du XIXe siècle, une réhabilitation du sabotage comme mode de revendication politique[11] présente plusieurs intérêts. D’abord, la redécouverte du sabotage pourrait s’accompagner de celle de la pluralité des formes qu’il peut adopter – de la simple passivité à la destruction active des moyens de production, de surveillance et de répression. Ce faisant, le terme pourrait retrouver son sens, loin des clichés auxquels des années de mésusage l’ont confiné.
Ensuite, nous l’avons déjà évoqué, cette redécouverte pourrait permettre de revaloriser – par contraste – la valeur du travailleur et de la travailleuse dans une chaîne de production de la valeur de plus en plus mécanisée et automatisée. Enfin, la réhabilitation du sabotage comme mode de contestation pourrait permettre de rappeler que la grève générale ne constitue pas le mode d’action le plus radical à disposition de la classe laborieuse. Ce rappel semble nécessaire, tandis que de plus en plus de gouvernants tentent de la vider encore plus de sa portée politique et revendicative – certains appelant à adoucir encore plus les modalités d’exercice de la grève de façon à « ne pas pénaliser les Français » (E. Borne, janvier 2023) ; alors que d’autres tentent de la diaboliser en la qualifiant régulièrement de « prise d’otages », « irrespect » ou « bordélisation » (G. Darmanin).
La redécouverte du sabotage par les travailleurs et les travailleuses permettrait ainsi de rappeler que la grève générale ne constitue pas le seul outil à leur disposition, mais le plus conciliant envers la classe dirigeante.
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[1] On notera notamment l’ouvrage Le Sabotage, d’Émile Pouget, paru en 1898 et qui vient synthétiser la pensée développée par l’auteur dans différents articles antérieurs.
[2] Un second tome est prévu pour le printemps 2023, et s’intéressera au sabotage contemporain, c’est-à-dire le sabotage qui, à l’issue de la Seconde guerre mondiale, dépasse le seul monde du travail pour s’attaquer à toutes les technologies. voir https://www.editionslibre.org/produit/histoire-du-sabotage-tome-1-2/
[3] Un exemple d’intensification de la surveillance au travail parmi d’autres, 2018, « Le logiciel qui murmure à l’oreille des prolos. Sombre histoire du guidage vocal dans les entrepôts de la grande distribution », in Ouvrage collectif, Le Monde en Pièces Tome 2 : Informatiser, Paris, La Lenteur.
[4] Sur le sujet, voir notamment Lamoureux, Samuel. « Penser le sabotage à l’ère du capitalisme numérique », Réseaux, vol. 231, no. 1, 2022, pp. 137-165.
[5] Professeure de sociologie à l’Université Paris 1 – Panthéon-Sorbonne, autrice d’une thèse portant sur « La forclusion de la violence politique : ouvriers/intellectuels en France et en Italie depuis 1968 » – https://cessp.cnrs.fr/-SOMMIER-Isabelle-
[6] Le cunéiforme constitue la première forme d’écriture non-pictographique, c’est-à-dire ne cherchant pas à ressembler à ce qu’elle désigne
[7] Lewis Mumford, Le Mythe de la machine. Technique et développement humain (The Myth of the Machine. Technics and Human Development , Harcourt Brace Jovanovich, 1966) ; Traduction française de Léo Dilé, Éditions Fayard, 1973 ; nouvelle traduction d’Annie Gouilleux et Grégory Cingal parue aux Éditions de l’Encyclopédie des nuisances, 2019.
[8] Aujourd’hui désigné sous le nom de faute professionnelle, il s’agit d’un manquement ou d’une négligence du salarié à ses obligations contractuelles dans l’exécution de son travail.
[9] En plus d’Émile Pouget, on pourra citer Pierre Narcisse, Rémy Thierrart, Bernadac et Paul Delesall, qui consignèrent un rapport présenté au congrès confédéral CGT de Toulouse, du 20 au 25 septembre 1897 sur le boycottage et le sabotage.
[10] Les lois de 1893 et 1894 sur l’anarchisme, plus connues sous le nom de « lois scélérates », sont trois lois votées en France sous la Troisième République et visant à réprimer le mouvement anarchiste français – https://fr.wikipedia.org/wiki/Lois_de_1893_et_1894_sur_l%27anarchisme. Voir sur le sujet Kempf, Raphaël, Ennemis d’Etat : les lois scélérates, des anarchistes aux terroristes, La Fabrique, 2019
[11] Concommitament à la rédaction de ce billet, la rédaction de la revue Frustration a publié un premier billet sur la réhabilitation du sabotage au travail, consacré à la grève de la performance : https://www.frustrationmagazine.fr/sabotage-performance/
Bonjour !
Merci pour ce partage de lecture très intéressant.
Juste une toute petite remarque sur l’historicité du sabotage : n’est-il pas aussi vieux que l’homme ? Je suis persuadé que même certain·es chasseur·ses / cueilleur·ses s’en sont emparé·es bien avant de chausser des sabots !
Bien à vous,
Georges