Quel est le QI de Laurent Alexandre ?

A lire son entretien à Figarovox, il est probable qu’il ne dépasse pas 80, car il n’a pas réussi à retenir les idées de base de la robotique, de la biologie moléculaire et encore moins de la cosmologie. Ce que la lecture de revues comme La recherche, Pour la science ou Science et Vie lui apprendrait à peu de frais.

Les discussions autour de la technologie sont sujettes à de nombreuses spéculations plus ou moins rigoureuses. Mais où va le web ? publie ici un texte plein de bon sens du philosophe Michel Juffé qui questionne les fondements (et les errances intellectuelles) des interventions-spectacles de Laurent Alexandre (@dr_l_alexandre), urologue (spécialiste) de l’intelligence artificielle.

Voyons voir, comme dit Zazie (dans le métro).

Commençons par le QI (quotient intellectuel)

Il faut savoir que celui-ci n’a jamais été présenté, par ses inventeurs, comme une mesure de l’intelligence au sens global du terme (capacité de discriminer, jugement, esprit d’analyse et de synthèse, créativité, etc.) mais comme une mesure de performances dûment étalonnées, en gros celles qu’on attend d’un élève qui a appris à lire, écrire, compter et dessiner. Comme il s’agit de moyennes et d’écart-types, on va généralement de 60 à 140, sachant que moins de 70 est considéré comme « extrêmement inférieur » et que plus de 130 est « extrêmement supérieur ». A quoi ? Eh bien, à la moyenne de 100. On a pu dire que le QI ne mesure que lui-même !

Prenons par exemple un test de QI en ligne, sur testqiofficiel.com (il y a des dizaines de sites du genre, ils sont rarement très sérieux…) :

On nous dit que : « Ce Test de QI en ligne évaluera votre quotient intellectuel ou QI. Ce Test QI rapide donne un résultat quantitatif et standardisé lié à l’intelligence abstraite. Nous utilisons la méthode du « QI par rang ». Elle permet à une personne de se comparer à un ensemble d’individus classés par secteur. »

En clair, c’est un test comparatif, qui ne peut donner de valeurs absolues. C’est un indice de dispersion.

Mais alors, comment le Qi est-il étalonné ?

Les tests sont étalonnés sur une courbe de Gauss (en forme de cloche). En haut de la cloche on fixe une moyenne (« par construction », c’est à dire à partir des résultats obtenus aux tests) et de chaque côté on distribue les QI plus faibles ou plus élevés par rapport à cette moyenne.

La moyenne du QI standard est fixée à 100 pour des raisons arbitraires et historiques.

Aussi, quand on lit, par exemple, que le QI moyen des Français est de 98, on peut dire, avec peu de chances de se tromper que l’auteur de ce chiffre dispose d’un QI de moins de 98, car il ne sait pas que la moyenne est toujours, arbitrairement, fixée à 100. Le même site nous indique, sans surprise, que le QI moyen de la plupart des pays d’Afrique est de 70, et que celui de la Chine est de 105. N’y voir aucun préjugé racial !

Pour que de tels résultats soient valides, il faudrait placer un échantillon de toute la population mondiale dans un seul lot, un seul « secteur », lui faire disposer des mêmes éléments culturels, des mêmes conditions de passation du test, et d’une garantie très forte de bonne lecture des résultats. C’est rigoureusement impossible. Ce que révèle l’édification du QI en mesure de l’intelligence ou encore en point de comparaison entre sociétés ou civilisations, c’est surtout une position idéologique très forte. Ce qu’on promeut à travers ce genre de démarche, c’est la correspondance accrue à un certain système de valeurs, à un environnement particulier qui valorise ce genre d’intelligence pour de bonnes ou de mauvaises raisons et avec de bons ou de mauvais effets. Rien ne dit que ces systèmes sont plus « intelligents » que les autres, plus humains, plus sains. L’histoire du QI ne dit pas autre chose : la mesure du QI a servi à justifier toutes les inégalités sociales, voire à produire des politiques publiques discriminantes.

Dans le genre, encore un exemple :

« Entre 1999 et 2009, les Britanniques ont perdu en moyenne 14 points de QI[1], et les Français près de 4 points. Après un siècle d’augmentation constante, ce recul pourrait être lié à des facteurs écologiques, mais aussi à des questions démographiques […] les individus bénéficiant d’un QI élevé, généralement engagés dans des études supérieures longues, ont en moyenne moins d’enfants. Leur représentation parmi la population totale tendrait donc à diminuer ».

Cherchez l’erreur… de raisonnement. J’en propose un autre, aussi pertinent : vous coupez les pattes d’une puce et vous lui dites : « Saute ! » Elle ne saute pas : c’est la preuve que si vous coupez les pattes d’une puce elle devient sourde.

Nous voici arrivés au niveau de Laurent Alexandre. Qui n’hésite pas à déclarer que :

« L’Intelligence dans une société numérique est la clé de tout pouvoir politique et économique. Nous avons créé une société de la connaissance sans réfléchir aux conséquences. Nous avons bâti une économie de la connaissance, sans comprendre que nous allions donner un avantage immense aux gens maîtrisant les données, dotés de plasticité cérébrale leur permettant de changer régulièrement de métier et de se former leur vie durant : toutes qualités qui sont mesurées par le QI. Un point de QI supplémentaire fera de plus en plus la différence dans la société de la connaissance. Il faudrait rebaptiser le QI et l’appeler QCIA, le Quotient de Complémentarité avec l’Intelligence Artificielle, pour lui ôter son caractère stigmatisant. À partir de 2020, le QI minimum pour avoir un emploi va augmenter de l’ordre de 5 à 10 points par décennie. »

Calculons un peu : dans 50 ans il faudra avoir un QI de 150 pour avoir un emploi, et dans 100 ans un QI de 200. C’est bien embêtant, car, en réalité, la moyenne restera toujours à 100, donc seulement 1/1000 de la population, au plus, aura un emploi. Et on ne pourra pas supprimer les autres, car cela ne servirait plus à rien d’avoir un QI de 200 et plus (faute de base : toujours cette satané moyenne !). Ici, je pense à la Reine Rouge d’Alice : il faut courir deux fois plus vite pour rester sur place.

Que faire ?

Moderniser l’école, bien sûr. Car à présent les « classes populaires » sont dépassées par « la technologie qui galope».

Il faut, nous dit L.A, augmenter les « capacités cognitives de la population, puisque dans le futur la quasi-totalité des inégalités seront liées aux capacités cognitives ». Comme c’est simple ! A concevoir tout au moins. Toujours la même erreur de raisonnement, car si tout augmente, rien n’augmente.

Peu importe : le rôle de l’école va devenir « la programmation des prothèses cérébrales ». Sous le contrôle de la CNIL, bien sûr ! On a eu chaud. Imaginons que le rôle de l’école soit d’augmenter la taille des élèves ou leur poids ou la longueur de leurs cheveux. Ce serait beaucoup plus difficile, alors que là l’école aura seulement à s’occuper de mieux remplir le cerveau des élèves… Ce qu’elle fait déjà depuis 130 ans (avec l’obligation d’instruire toute la population), avec les programmes ministériels et les manuels scolaires. Ce seront toujours des manuels, mais sous forme d’implants cérébraux. La niaiserie, dont L.A. accuse l’école, est plutôt celle des adorateurs des « manipulations cérébrales made in Californie » qu’il invoque comme d’autres invoquent les esprits de la forêt ou dansent devant leur totem.

D’où cette mâle proposition : « On ne sauvera pas la démocratie si nous ne réduisons pas les écarts de QI ». Le QI devient ainsi une baguette magique… à mettre entre toutes les mains. Faut-il encore répéter – pour les mal-comprenant – que le QI est une mesure de performances standardisées qui n’a de sens que par des écarts, sur une échelle conventionnelle ? Bref, le QI ne mesure pas l’ « intelligence » mais des capacités combinatoires, numériques et géométriques, soit une faible partie des capacités intellectuelles, une goutte d’eau dans un océan de complexité. Prendre le QI comme signe d’intelligence c’est à peu près comme demander à un chien de chasse de sauter dans un cerceau, sans tenir compte de son intelligence de chasseur. Par ailleurs, même en se plaçant dans un contexte de concurrence mondialisée « inévitable » qui semble être l’unique système de pensée supportant les analyses de L.A., le QI n’offre aucune garantie qu’on s’en tirera vraiment mieux puisqu’il ne mesure ni la créativité, ni le talent, qui seront pourtant les « compétences » les plus utiles dans le monde automatisé qui s’annonce.

Foin de ces raffinements, ce qui compte est d’augmenter le QI, comme l’annonce le Prophète – Elon Musk – qui sait que l’augmentation « massive » du QI aura lieu par implants cérébraux, « la seule solution, avec le développement de colonies sur Mars, pour éviter que l’humanité tout entière soit exterminée d’un coup ». Elles sont quand même fortes ces IA ! Elles pourraient nous exterminer « d’un coup ».

Vous ne connaissez pas Elon Musk ? Dans quel monde vivez-vous ?

Elon Musk, dont le QI doit être très élevé, sûrement plus que 260 (le record officiel, de 250, est détenu par un américain – of course !), a 46 ans, est père de jumeaux et de triplés, pèse 17 milliards $, et dirige plusieurs sociétés, grâce auxquelles il va nous transporter à 2.000 km/h par voie terrestre, nous envoyer sur Mars par millions, supprimer les bouchons des grandes villes et fusionner l’IA et le cerveau humain (dès 2021). Personnellement, je ne suis intéressé que par la réduction des bouchons, mais ne soyons pas égoïstes et venons-en à l’IA.

IA, implantation, fusion et confusion

Rappelons rapidement ce qu’est l’IA. L’intelligence artificielle est « l’ensemble de théories et de techniques mises en œuvre en vue de réaliser des machines capables de simuler l’intelligence » (Encyclopédie Larousse). C’est sommaire et un peu tautologique, mais cela nous suffira pour la suite.

Quelles sont les possibilités d’une IA ? On parle d’IA depuis Turing (1950) mais on se heurte toujours à la question du traitement de données non formalisées, autrement dit des connaissances qualitatives – une grande partie de celles qui nous sont utiles. S’il est vrai que le « deep learning » est un saut qualitatif en matière d’analyse du signal sonore ou visuel – reconnaissance faciale, reconnaissance vocale, vision par ordinateur, traitement automatisé du langage, par exemple – nous restons dans le connu, le perceptible et le sensible. Je veux dire par là que nous n’apprenons pas à créer par automatisme, et que dès que l’objet reconnu comporte un très grand nombre de dimensions (un corps humain en action par exemple), il devient inanalysable… pour le moment.

Et s’il est vrai que la dictée orale de textes sur ordinateur est un vrai progrès pour ceux qui écrivent beaucoup, les corrections restent longues et fastidieuses. Quant à la traduction automatique, elle réserve de belles et parfois cocasses surprises. Il s’agit bien d’intelligence artificielle, si « intelligere » est avant tout discriminer, différencier, trier, comme le suggère l’étymologie latine. Mais, je le répète, la modélisation ne peut pas être illimitée, car quelle que soit la vitesse et l’architecture de traitement de données d’un ordinateur, l’augmentation des dimensions à paramétrer excède assez vite toute possibilité de calcul.

Ce qui est « profond » est le nombre de couches de traitement de données et non l’apprentissage lui-même, au sens habituel du terme. Et ce qui est important est le service rendu, par exemple à des aveugles pour se diriger et reconnaitre des objets et des personnes. Bref, l’IA ne va pas, par un coup de baguette magique, rendre les gens intelligents, mais elle facilite l’usage de leur intelligence et peut les dispenser des tâches qui requièrent une intelligence répétitive, habituelle, conventionnelle, etc. N’oublions pas, aussi, que l’IA reste opaque pour la plupart des usagers, à commencer par le GPS des voitures et des téléphones mobiles, les moteurs de recherches, et bien d’autres « appli » auxquelles ils ne comprennent rien. D’où non seulement le danger d’une grande fracture numérique mais aussi celui de distorsion et de falsification des informations, aides et renseignements recueillis.

Il ne faut, non plus, surestimer les performances d’une IA. Par exemple, depuis 2016, battre un champion du jeu de Go. Il a bien fallu programmer l’ordinateur – pardon l’IA – pour qu’il combine des successions de coups. Et qui l’a programmé ? Des gens qui savent jouer au Go et ont eu tout leur temps pour bâtir ce programme. Ce qui est nouveau est que les concepteurs ont imité une forme d’intuition, produite par les milliards d’ajustement automatiques dont personne ne comprend la logique.

Pour le reste, c’est qu’une question de vitesse relative : la transmission électrochimique (celle de nos neurones) est au mieux de 100 m/s, donc 1/200 de seconde pour 50 centimètres (entre l’œil et la main, par exemple). Durant cet intervalle, l’ordinateur, même s’il ne fonctionne qu’au ralenti, disons à 10.000 km/s, a pu accomplir un million d’opérations, et un être humain même pas une car le cerveau ne discrimine que des durées supérieures à 1/25 de seconde.

Si on continue à perfectionner l’IA, que va-t-il se passer ?

Aux dires de 252 experts en apprentissage par ordinateur (les plus qualifiés du monde, bien sûr), l’IA « battra » les humains en traduction des langues (2024), en rédaction d’essais (2026), en vente (2031), en chirurgie (2050). En ce qui me concerne encore 9 ans de patience et je pourrai arrêter d’écrire. En revanche rien n’est dit sur la fabrication des tartes aux pommes, où j’excelle, et je vais peut-être pouvoir continuer à en faire jusqu’en 2035 ou plus. Les mêmes prédisent que tous les emplois humains seront remplacés dans 120 ans. Encore une prédiction cocasse : comme on ne sait rien de notre mode de vie dans 120 ans, que peut-on prévoir sur l’emploi ou quoi que ce soit d’autre ? Qui aurait imaginé la machine à laver le linge et la pilule contraceptive au début du XXe siècle ? C’est pourtant ce qui a le plus changé la vie des femmes (donc de l’espèce humaine) durant ce siècle. Avec les progrès de la chirurgie et de l’imagerie médicale. Personne n’aurait l’idée de parler d’IA à propos de la machine à laver, c’en est pourtant un des plus beaux succès.

Toujours est-il que Elon Musk et ses compétiteurs (car c’est un marché de milliers de milliards $, bien sûr) ne veulent pas que nous soyons dépassés par les IA (au sens fort du terme : machines capables d’apprendre, d’éprouver des émotions, de se reproduire).

Car, ayant lu trop de science-fiction de médiocre qualité et ayant vu plusieurs fois Terminator I, II et III, ils sont persuadés de la révolte des machines, autrement dit que l’IA va « dépasser » (à droite ou à gauche ?) l’homme, ce qui « nous transformerait en animaux domestiques dans le meilleur des cas. »

« Elon Musk, nous dit L.A., est très influencé par Nick Bostrom [44 ans, professeur à Oxford], le théoricien des IA hostiles, qui défend l’idée qu’il ne peut y avoir qu’une seule espèce intelligente (biologique ou artificielle) dans une région de l’Univers. Ayant comme premier objectif sa survie, toute IA forte se protégera en cachant ses intentions agressives et en attaquant préventivement ». Qu’est-ce qu’une espèce intelligente ? Et pourquoi ne pourrait-il y en avoir qu’une dans une région de l’Univers ? Et les fourmis, alors ? Et les rats, qui nous parasitent autant qu’ils veulent ? Et les arbres, sans lesquels nous n’existerions même pas ? J’oubliais : toutes ces choses-là (fourmis, rats, arbres) ne peuvent pas passer un QI, alors que les IA, oui.

Bref, pour nous sauver des IA tyranniques, des composants électroniques – je suppose de la taille de quelques micromètres (10-6 m), avec une finesse de gravure de 10 nanomètres (10-8 m) – seraient implantés dans le cerveau « entrelacés entre nos 83 milliards de neurones, ce qui nous transformerait en cyborgs » (comme il peut y avoir jusqu’à 20.000 synapses par neurone, on ne sait pas très bien où se passera l’entrelaçage). Difficile de rester plus vague : à quoi serviront ces implants ? Faudra-t-il les remplacer ? A quel rythme deviendront-ils obsolètes ? Qui va les réparer ? Eux-mêmes ? Un couple de médecin et d’IA-médecin ? Leur porteur (puisqu’il est devenu très intelligent) ? Un électronicien ? Un plombier ?

L’idée même de fusion – étape suivante de l’augmentation cérébrale – entre IA et êtres humains, sous des dehors riants (fusionner c’est augmenter, en mieux) est assez mal venue. La fusion est généralement une régression ; l’amour fusionnel diminue les deux partenaires et augmente leur fragilité. Le métal en fusion perd toute forme (mais le forgeron est là pour lui en donner une). Faire fondre quelque chose (du liquide au solide) peut être très utile, faire fusionner deux choses en les rendant liquides pour les mélanger (amalgame dentaire) aussi, la fusion de deux sociétés est pleine d’aléas (si ce sont des réseaux ferroviaires ou électriques ou bancaires, on en voit les avantages en termes de solidarité et de fiabilité, mais si ce sont des entités industrielles et/ou commerciales très variées, c’est souvent un échec). Mais fusionner deux organismes tels qu’un réseau de composants électroniques et un cerveau humain, si c’est seulement possible, relève d’une erreur d’attribution : ce n’est pas parce qu’on a parlé de réseaux de neurones en IA qu’il s’agit de vrais neurones artificiels. Cette prétendue fusion aboutirait plus probablement à Brendel/mouche/télépode (cf. le film La mouche) – soit un abominable mélange régressif et non viable. En réalité, il ne s’agit pas de fusion mais de greffe (si la chose implantée s’incorpore à peu près complètement) ou de prothèse (si elle remplace passivement).

Revenons au futur proche, si je puis dire. « L’augmentation cérébrale », en supposant qu’elle réussisse, serait-elle d’une quelconque utilité ? Si elle affine nos sens, nous permet de mémoriser plus aisément, de réagir plus vite, d’être plus précis dans nos gestes, etc., elle ne sera pas mal venue. Rendra-t-elle plus intelligent ? Oui si tous les qualités susnommées nous rendent plus aptes à discerner, à juger, à nuancer, à peser, à imaginer, à choisir, etc. Ce qui n’a rien de sûr, car les hautes performances corporelles ne garantissent en rien la moindre capacité à faire face aux diverses situations sociales, économiques, techniques, écologiques… auxquelles sont confrontés en permanence les êtres humains (comme tous les autres vivants d’ailleurs). En revanche la saturation d’information, l’implantation d’éléments à très haute vitesse et inaptes à se régénérer risquent d’induire de graves dysfonctionnement et des phénomènes de types cancéreux.

D’ailleurs pourquoi les adorateurs de l’IA n’ont-ils pas pensé à quelque chose de bien plus simple : doubler, tripler ou décupler le nombre de neurones : nous serions – forcément – 2, 3 ou 10 fois plus « intelligents » ? Il suffirait d’augmenter aussi le volume intérieur de la boîte crânienne ou de la remplacer par un casque hémisphérique en tungstène.

Revenons à notre ami L.A. Lorsque le journaliste (Vincent Tremolet de Villers)  lui dit : « L’homme ne se réduit pas à son cerveau. Il est aussi sensibilité et vie intérieure. Ces deux dimensions sont-elles menacées ? », il a droit à cette réponse digne de figurer dans une anthologie du non-sens : « Vous avez à mon sens tort, l’homme se réduit à son cerveau. Nous sommes notre cerveau. La vie intérieure est une production de notre cerveau. L’Église refuse encore l’idée que l’âme soit produite par nos neurones, mais elle l’acceptera bientôt. »

A l’appui de cette vérité définitive, L.A. cite le révérend Christopher Benek [dont le site « illuminant » vaut le détour : http://www.christopherbenek.com], qui souhaite que les machines douées d’intelligence puissent recevoir le baptême si elles en expriment le souhait. Ouf, nous sommes sauvés, car c’est bien connu, des machines chrétiennes ne pourront être que des apôtres de l’amour universel et ne chercheront jamais à éliminer l’être humain. Bien mieux que les trois lois de la robotique d’Asimov.

L’ordre numérique et la loi technologique

Les élucubrations franchissent un cran dans la mégalomanie, lorsque L.A. nous explique que nous, auditeurs moyens, n’avons pas encore compris que les « vrais »maîtres du monde sont les GAFA et leurs semblables asiatiques. Ce sont eux qui font la « loi » (on ne sait pas laquelle mais peu importe) et dictent leur conduite aux gouvernements [NB : avant c’était les Ford, les Rockefeller, etc.]. « L’essentiel des règles n’émane plus des Parlements mais des plateformes numériques. » Les Parlements sont dépassés et même obsolètes, puisqu’ils ne comprennent rien à LA technologie, ne pourraient pas « auditer » les IA (je n’ai pas compris en quel sens L.A. emploie le mot « auditer »). Bref, les politiques, comme les éducateurs, vivent dans le passé et feraient bien de se mettre à l’écoute des dirigeants de la révolution numérique, qui vont parvenir, enfin, à créer « l’homme nouveau » dont rêvaient les communistes dans les années 1920.

Il est quand même douteux que les politiques y parviennent (à écouter les maîtres du monde) car ils « raisonnent à 15 jours, la Silicon Valley à 1.000 ans », clame L.A. (cité par Hubert Guillaud dans internetActu, d’après son discours déjanté à l’USI)[2].

Quel manque d’ambition de la Silicon Valley (telle que l’imagine L.A.) car en réalité ses 6000 entreprises de haute technologie et ses liens consubstantiels avec l’université de Stanford, une des meilleures du monde, sont capables de réalisations de grande qualité. Des auteurs tels que H.G. Welles, A.E. Van Vogt, A.C. Clarke, I. Asimov, R. Silverberg, etc. anticipent sur des centaines de milliers, des millions et même des milliards d’années (cf. La cité et les astres, Arthur Clarke, 1956).

De plus ce jugement est faux : les hommes d’Etat de quelque envergure ont depuis longtemps envisagé le futur sur des centaines d’années ou plus, et ont tout fait pour bâtir pour des millénaires. Il est également faux que tout se passe à la Silicon Valley. Les fabricants de matériel électronique, de systèmes, réseaux et terminaux (smartphone, par exemple) informatiques, œuvrent dans le monde entier. Et l’inventivité en matière d’usages du « numérique » n’est pas l’apanage de l’Amérique du Nord. Ce qui distingue les Californiens est d’une part une capacité à capitaliser vite et bien et par suite à  monter rapidement de grandes compagnies, d’autre part leur industrie du spectacle (show-business) qui en fait les premiers « communicants » (baratineurs et propagandistes) du monde.

Certes une branche d’industrie peut vouloir « faire la loi » dans son domaine (comme EDF entre 1945 et 1985), mais ne peut pas voter les lois, et c’est pourquoi le lobbying et la corruption d’élus et de fonctionnaires existent.

De l’urologie à la futurologie

Laurent Alexandre est médecin diplômé d’urologie et a suivi les cours de MBA d’HEC, ce qui lui a manifestement réussi puisqu’il a créé Doctissimo – site plusieurs fois dénoncé pour son peu de fiabilité – qu’il a vendu au groupe Lagardère 70 millions € en 2008. Depuis, il a ajouté trois lettres à sa spécialité de départ, « f-u-t » comme dans futé, car il l’est, pour faire avaler de telles énormités. Car ce n’est pas fini : il est aussi généticien, cosmologue et visionnaire à très, très long terme.

Pour lui, l’espèce humaine va devenir immortelle… d’ici 1.000 ans au plus. Pour cela il faudra avoir fusionné avec l’IA (voir ci-dessus). « Le but ultime de la science est de combattre la mort de l’Univers, par la création artificielle de nouveaux univers. Après la mort de la mort, la science se consacrerait à combattre la mort de l’Univers. La cosmogénèse artificielle mobiliserait toute l’énergie de l’humanité dans les prochains milliards d’années. »

Isaac Asimov avait trouvé plus simple de construire un ordinateur, Multivac qui, après des milliards d’années d’auto-perfectionnement (et suite à la fusion, hors espace-temps, entre ordinateur et être humain), découvrirait enfin, après la disparition de l’univers, la réponse à la question : « Peut-on inverser l’entropie ? » et engendrerait un nouvel univers en disant simplement : « Que la lumière soit ! ». (La dernière question, 1956). Mais L.A. ne cite pas Asimov.

En revanche, il croit citer Darwin qui aurait « expliqué » que si l’univers mourrait l’aventure humaine n’aurait eu aucun sens. On peut toujours chercher quoi que ce soit qui ressemble à ce genre de réflexion chez Darwin, en vain, car Darwin comprenait que l’espèce humaine est une parmi d’autre et vouée à disparaître, comme les autres. Il est vrai que Darwin ne savait rien de l’IA. Quel était son QI, au fait ?

Il prétend aussi citer Teilhard de Chardin, qui aurait introduit en 1922 le terme de « noosphère », alors que, même s’il y a pensé dans les années 1920, le terme a été d’abord utilisé publiquement par Edouard Leroy au Collège de France en 1927, et diffusé par Vernadski, auteur de La biosphère (1926) – ouvrage traduit en français en 1929 – qui formule le triptyque suivant : lithosphère, biosphère, noosphère . Teilhard en parle dans Le phénomène humain, qui n’a paru qu’en 1955, ayant été interdit par l’Eglise catholique durant près de 10 ans. Ce qui est certain est que L.A. ne comprend rien à la pensée de Theihard : « Le monde futur décrit par Teilhard est bien cette fusion neurotechnologique où le corps disparaît progressivement. » Teilhard n’a jamais envisagé ce genre de futur. Il voulait concilier la théorie darwinienne et un Dieu « Moteur, Collecteur et Consolidateur, en avant, de l’Évolution » (La place de l’homme dans la Nature. Le groupe zoologique humain (1956), Albin Michel, 1996, p. 244 ; ce livre fut interdit à la publication durant 7 ans).

L.A. est quand même un grand humaniste, porteur d’une nouvelle éthique : « Je suis persuadé que le sauvetage de notre corps constitue l’un des trois piliers essentiels de notre humanité avec le maintien du droit à nous déconnecter de la matrice et le maintien d’une part de hasard génétique. » Comme la vie humaine est simple : tous les autres maux dont nous pouvons souffrir ne sont rien à côté des trois qu’il dénonce !

Par exemple : les maladies dégénératives, les guerres de religion, les pénuries alimentaires, les pollutions (air, sol, eau), les catastrophes naturelles, les accidents industriels, l’exploitation des enfants, les viols et violences continuels, etc. L.A. vit déjà dans un monde virtuel où rien ne compte que la projection permanente de visions manichéennes (transhumains, tous bons – IA, toutes mauvaises) et d’ennemis imaginaires propres aux délires paranoïaques (au vrai sens du terme : se croire menacé de destruction). A moins qu’il ne fasse semblant, parce que ça peut rapporter encore plus d’argent que Doctissimo.

Michel Juffé

Pour lire mon livre c’est par là, et pour me soutenir, par ici.

Quatre citations pour (en) finir :

« Contre la stupidité, les dieux eux-mêmes luttent en vain » (Schiller, Die Jungfrau von Orléans – La pucelle d’Orléans, 1801, théâtre)

« Deux choses sont infinies, l’Univers et la bêtise humaine, et pour l’univers je n’en suis pas absolument sûr » (attribué à Albert Einstein)

« Quel est le contraire de l’intelligence artificielle ? » Réponse d’Henri Atlan : « La bêtise humaine » (au cours d’une conférence, 1992)

Une quatrième (en date du 21 août 2017) : « La bétise, mieux vaut la prévenir, car on ne peut pas la guérir. »

 Notes de l’article

[1] Ils l’ont bien cherché. Ils n’avaient qu’à adopter l’Euro et la conduite à droite.

[2] USI veut dire : Unexpected Sources of Inspiration, une conférence centrée sur les enjeux du digital, créée il y a 10 ans ; elle a accueilli 1.800 personnes au Carrousel du Louvre en 2017. A ne pas confondre avec USIC : unité de soins intensifs cardiologiques.

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Note de l’éditeur : après quelques (légitimes) remarques, le texte a subi quelques aménagements le 15/09/2017, notamment concernant les explications du QI réparti sur une courbe de Gausse. Concernant les remarques sur l’intelligence artificielle, elles ont été mise à jour au regard des toutes dernières découvertes en la matière. Le lecteur honnête aura compris que ces détails ne changent absolument rien au fond de l’histoire…

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Camille Gillet
Camille Gillet
7 années il y a

« Sans concession », dirait un journaliste de Télérama. « Explosif », dirait celui d’Allociné. Je me contenterais d’un gracieux « M-m-m-ONSTER KILL ».

C’était vachement intéressant, derrière le ton incisif (et délicieux au passage), t’as posé des questions très intéressantes. D’une part sur notre rapport à l’intelligence, mais surtout sur notre rapport à l’Humanité et à son utopie « souhaitable ». C’est intéressant de proposer d’invalider l’idée que seule l’IA serait un danger (ou un dieu sauveteur) et qu’il risque d’être délicat d’arriver à ces apocalypses technologiques, tant on exclu les problématiques bien réelles et imminentes. Quid de la surpopulation ? Quid des différences entre les différents hémisphères ? Quid de la réaction, du dernier sursaut même, des monothéismes faces à cela…?

J’aime beaucoup le fait que tu prennes le propos et explique que « non, en dehors d’un cadre buzzy pour exciter la ménagère, ça n’a rien de très profond ou juste, il suffit d’y réfléchir deux secondes pour s’en rendre compte. »

Bref, très beau boulot, merci !

Scicopatos
Scicopatos
7 années il y a

Bien qu’ayant apprécié certaines de ses interventions, pour le coup, je n’adhère pas du tout à ses propos concernant le QI et je trouve les critiques justifiées et pour le moins argumentées. Et la prose est toujours aussi bonne 🙂

Concernant L.A, autant je peux le rejoindre sur des sujets comme l’eugénisme ou le transhumanisme, autant je ne comprends pas ce mélange des genres entre QI, IA, et augmentation cérébrale. On nage dans la science-fiction et c’est bien dommage parce qu’encore une fois, il ne dit pas que des bêtises, mais il a visiblement succombé aux sirènes du sensationnalisme.

Mais où va le Web
7 années il y a
Reply to  Scicopatos

Comme on dit chez moi « une horloge, même en panne, donne l’heure exacte deux fois par jour ».
Il m’est aussi arrivé de l’écouter avec intérêt (comme des tas de gens dont je ne partage ni les opinions ni les valeurs). Seulement voilà, ça va un peu trop loin, il faut des garde-fous.

Scicopatos
Scicopatos
7 années il y a

Ca tombe bien c’est un peu la vocation des Moutons numériques, non ? Ils sont les « garde-fous de la société 3.0 » 😉

Gérald FRANCOIS
Gérald FRANCOIS
7 années il y a

Quelques erreurs dans votre lecture de l’IA ou du QI, mais en définitive bien excusables au regard de ce billet qui fait œuvre de salubrité publique face aux délires transhumanistes dont la vision eugénique et le déterminisme social ferait presque apparaître ce bon docteur Menguelé comme un bienfaiteur de l’humanité. PS : vous avez vu la prise de contrôle de DNA Vision (séquencage et tripatouillage de l’ADN) par ce bon docteur ALexandre ?

Mais où va le Web
7 années il y a

Merci, il y aura probablement des compléments sur le QI, il est tout à fait possible que nous ayons raté des choses. En effet, ça n’enlève pas grand chose au propos global qui ira, avec ces compléments, dans le même sens (car au fond, ça n’est pas tellement la question). J’ai suivi de loin cette histoire de DNA vision, je regarderai de plus près.

Stephane
7 années il y a

Vous tentez de débusquer quelqu’un que vous considérez comme un imposteur et je ne vois rien à y redire. Dommage tout de même que votre article soit inexact lorsque vous parlez d’IA, car vous risquez de tomber dans le piège de l’arroseur arrosé.

« Les Big data n’y changent rien. Et l’usage des « systèmes experts » s’est avéré fort limité, car l’expertise – à un certain niveau : diagnostic de maladies mentales, évaluation de projets d’infrastructure, audit financier d’une société, évaluation de politiques publiques – demande plus d’expérience et de doigté que de connaissances »

Les systèmes experts sont enterrés depuis bien longtemps, hors utilisations ultra spécifiques, et l’IA repose aujourd’hui justement plus sur l’expérience que sur les connaissances. Le courant actuellement le plus prometteur, le Deep Learning, ne repose pas sur la programmation de connaissances ou de règles mais sur la confrontation du système à un nombre de cas auquel un médecin ne serait pas confronté en 1000 vies. Le système se « forme » tout seul et ajuste ses prochains diagnostics grâce au retour d’expérience des cas analysés,

Je pense que vous décrivez l’IA d’il y a 20 ans. S’il est vrai que les grandes lois théoriques n’ont pas changé, les évolutions en terme de quantité de données, de temps de traitement changent complètement la donne. Quand un chercheur mettait un mois à mener une expérimentation sur un petit jeu de donnée il y a 20 ans, il peut la mener sur 1000 fois plus de données en une heure aujourd’hui.

Mais où va le Web
7 années il y a
Reply to  Stephane

Bonjour et merci pour votre commentaire, nous aurons probablement des précisions à apporter, aucun problème là-dessus. Pour ma part, je suis au fait de ce qu’est le Deep Learning – tout au moins du point de vue théorique – notamment suite au dernier ouvrage de JC Heudin. A vrai dire, ça n’est pas tellement le propos (et comme vous le dites vous-mêmes : « les grandes lois théoriques n’ont pas changé »). La mesure de l’intelligence fait-elle même débat, nous ne nions pas ces débats (ni les nombreuses questions idéologiques sous-jacentes). Cependant, il me semble que vous réduisez le propos à n’aborder que cette partie là, l’article convient tout à fait qu’il sera peut-être un jour possible d’aller très loin (beaucoup plus qu’aujourd’hui) en IA. Ce qui est questionné ici, c’est plutôt cette mesure toute particulière de l’intelligence et son amélioration en vue de « sauver la démocratie », ainsi que le rôle de la puissance publique (des citoyens) Vs celui de grandes puissances informatiques (c’est très explicite dans le texte, je ne reviens pas dessus). « Augmenter le QI » n’est pas une fin en soi : que met-on dans la tête des gens au juste ? Un QI élevé peut très bien accoucher d’une société absolument technocratique (sans verser dans le relativisme, du point du vue de la planète, les pays riches et industrialisés sont-ils plus « intelligents », « responsables » que les autres ?). Des tas de choses ne dépendent pas du QI !

N’ayant pas écrit l’article, je ne réagirai pas plus que ça, je dénote juste un changement de posture chez Laurent Alexandre, bien évidemment intentionnel et éminemment marketing qui l’a fait passer d’une critique des NBIC (notamment dans ses anciens romans) à un discours très ambigüe qui fait qu’aujourd’hui, on en sait plus trop sur quel pied danser. Que promeut-il au juste ? L’alignement sur des puissances technologiques (très loin d’être neutres) ? Un débat éthique (pas le sien j’espère) ? Mettre des puces dans la tête de nos enfants (USI) ? Il oscille en permanence entre critique et apologie, promet monts et merveilles (fin du réchauffement climatique, immortalité), le tout grâce à la technologie. Permettez-moi de poser ici quelques doutes.

On pourrait en discuter longtemps, je vous renvoie vers cet article sur InternetActu, avec un parti pris similaire et très détaillé.
http://www.internetactu.net/2017/07/12/lavenir-de-lintelligence-artificielle-est-il-inevitable-22-du-reductionnisme-a-lethique-de-lintelligence/

protagoras
protagoras
6 années il y a
Reply to  Stephane

Le « deep learning » est fondé peu ou prou sur des réseaux dits « neuronaux » ( en fait de simples filtres qui pondèrent) et la logique « floue » ( qui se ramène au final à de simples probabilités bayesiennes).

Bon, ça calcule vite, et ça prétend résoudre par probabilités: c’est tout.

Très efficace pour nombre de problèmes pratiques , mais ça ne crée rien

protagoras
protagoras
6 années il y a
Reply to  protagoras

Un rajout: un IA ne calcule qu’à partir de chiffres, et la continuité des nombres, si nécessaire à la formalisation fine du monde réel, lui est totalement inaccessible;

« Simuler » le continu à partir du discret est un problème redoutable, inachevé, et peut être sans objet.
Même le monde subatomique « discret » requiert des représentations mathématiques formelles continues

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7 années il y a

[…] Pourtant, l’assaut a bel et bien été lancé et couronné de succès : les médiocres ont pris le pouvoir”. C’est cette révolution silencieuse qu’il analyse de long en large dans La Médiocratie (Lux), un livre coup de poing. Quel est le QI de Laurent Alexandre ? – Mais où va le Web. […]

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Mathias Poujol-Rost
6 années il y a

Voila au moins qui n’est pas un article pièjaclics.

protagoras
protagoras
6 années il y a

D’un point de vue d’étroite technicité arithmétique, un ordinateur ( et la soit disant IA n’est que celà) ne peut qu’effectuer les 4 opérations élémentairs et touts les opérations de logique booléenne ou dite « floue », se ramènent à celà.

Demandez à un IA de démontrer que le nombre 1/3 n’a pas de valeur chiffrable exacte, il n’ y parviendra pas; alors que celà prend une minute à un matheux débutant.

Quant à créer le nombre irrationnels, clà lui est totalement impossible.

Mais ça, Turing l’avait déjà écrit.

Il ne s’agit, dans l’IA , que d’un conditionnement de masse marchand, totalitaire, et aliénant, fondé sur des assertions scientifiquement fausses.

Ultime Alice
Ultime Alice
6 années il y a

Cette courbe de « Gausse » finale , évidemment en forme de cloche est- elle émise par un graphe IA, à défaut d’ un graphiste ou d’ une « «dactylo » de naguère -qui ne dérogerait pas aux stéréotypes de l’ époque- si distraite et si spirituelle à son insu, enfin charmante…

photon
photon
5 années il y a
Reply to  Ultime Alice

Vous n’avez pas manqué de vous en gausser…