Dark skies : contre l’expansionnisme spatial

Dans son long essai Dark skies (sous-titré : space expansionism, planetary geopolitics & the end of humanity), le politiste américain Daniel Deudney (Wikipedia) ausculte les tenants et aboutissants de l’expansionnisme spatial, une idéologie complexe qui selon lui, « extrapole et amplifie le mythe prométhéen et ses promesses technologiques à l’échelle du Cosmos ». Au centre de son analyse, un constat simple : les partisans de l’installation d’humains dans l’espace négligent les risques, notamment militaires, d’une telle entreprise. Ces risques pourraient conduire à l’augmentation de l’insécurité, voire à l’extermination pure et simple de l’humanité, poussant l’auteur à défendre un projet spatial plus humble.

Pas d’évaluation des impacts des activités spatiales

« Il n’y a qu’une seule manière pour l’homme de survivre. Aller sur Mars. » Ainsi parle le futurologue Michio Kaku, un parmi d’autres, et certainement pas le dernier. L’expansionnisme spatial a le vent en poupe : nous n’en avons rarement autant parlé, pour le louer ou le discréditer, quitte à parfois déplacer le débat sur un axe « pour ou contre », comme si la question ne pouvait se poser qu’en ces termes – tout ou rien ! Déplacer des milliers, millions, et même des milliards d’humains hors de la Terre – parce que ce serait un futur inévitable, ou pour éviter de périr avec le soleil quand il explosera – est de toute façon hors de portée, maintenant et vraisemblablement pour toujours. Dès lors, à quoi bon en faire un livre ? La démarche de Daniel Deudney est à ce titre ambivalente : critiquer les fantasmes expansionnistes, tout en tentant d’éviter de tomber dans le travers consistant à prendre leurs affirmations pour des réalités, un exercice d’équilibriste qu’il mène difficilement.

Pour cette raison, Dark Skies est un livre ardu, parfois confus, mais dont certaines grandes lignes peuvent être retracées. D’abord, on y interroge une déclaration majeure de l’expansionnisme (solution pour « sauver » l’humanité), en renversant la question : un tel projet est-il ou non de nature à limiter les risques et les vulnérabilités planétaires ? Ne cachons pas que pour l’auteur, la réponse sera non. Deuxième axe majeur : Deudney avance qu’il n’y a pas eu de véritable évaluation globale des activités humaines dans l’espace (autre que celles ventant les habituels mérites de l’interconnexion planétaire et de l’édification d’un « village global » par ailleurs fort douteux), il s’attèle donc à la tâche.

Par évaluation, Deudney n’entend pas l’application d’une théorie critique portée sur les origines de courants expansionnistes, mais bien sur leurs impact jusqu’à aujourd’hui (car une fraction de leur projets a été réalisée) et pour le futur. Selon lui, cette absence d’évaluation s’expliquerait par le statut particulier de ces activités qui bénéficient d’une forme d’ « exceptionnalisme spatial ». Enfin, le politiste construit son ouvrage en discutant un certain nombre de théories expansionnistes (de la simple « habitation » de l’espace à sa militarisation partielle ou complète), penchant au final pour une forme très atténuée et moins ambitieuse d’expansionnisme, dénué de tout projet militaire et orienté seulement vers la science.

L’espace, lieu d’accroissement de la violence ?

La principale préoccupation de Daniel Deudney est l’accroissement de la violence. L’espace, rappelle-t-il, a été et est encore le théâtre d’une violence entre nations bien plus pragmatique que les fantasmes expansionnistes. L’immense majorité des activités spatiales, comme il prend le temps de le préciser, a lieu dans la proche périphérie de la Terre (l’astrosphère) et trouve son origine dans des projets militaires. Et quand bien même ces activités sont loin, très loin d’approcher un programme d’habitation dans l’espace, elles en constituent à certains égards les premières étapes. Deudney rappelle à cet effet les liens étroits entre la guerre, l’arme atomique, la conquête spatiale et les rêves de colonisation du cosmos.

Ainsi, une partie importante de l’ouvrage est consacrée au programme expansionniste « Von Braunien » (du nom de l’ingénieur nazi Wernher Von Braun, transféré aux Etats-Unis dans l’après-guerre et mis au service de la Nasa). Von Braun est notamment connu pour avoir mis au point les missiles balistiques V2, « fabriqués par une force de travail captive composée de prisonniers russes et d’autres groupes ciblés et exterminés par les SS ». Le programme V2, apprend-on, coûta plus cher que le projet Manhattan mis en place aux Etats-Unis pour concevoir la bombe atomique. Le V2 est aussi à l’origine des missiles balistiques intercontinentaux (ICBM) porteurs d’armes nucléaires.

Deudney est formel, les dangers posés ces missiles – leurs versions les plus récentes – sont tout simplement absents des discussions sur l’espace : « ils sont considérés comme des armes stratégiques et non comme des armes spatiales ». Pourtant, c’est bien parce qu’ils traversent le milieu spatial qu’ils peuvent atteindre la vitesse qui les sépare des missiles traditionnels. De ce point de vue, l’espace est bien plus militarisé qu’on ne le pense, et les risques de guerre sont accrus par l’accélération possible des frappes, conduisant à une escalade de tous côtés pour s’en protéger et accroissant de fait le risque qu’une guerre se déclenche. Corolaire, les traités de désarmement et de contrôle des armes extra-atmosphériques sont pour Deudney les régulations spatiales les plus importantes (comme celui de 1967, réaffirmé en 1981 avec la résolution « Prevention of an Arms Race in Outer Space »). Traités qui pour l’auteur, peinent à se prolonger dans l’actualité récente, avec l’échec du PPWT, faute d’entente entre la Chine, la Russie et les Etats-Unis.

Autre violence expansionniste, celle qui s’appuie sur les théories eugénistes, racistes et sur le darwinisme social. D’un côté, les velléités de domination du vivant défendues par Constantin Tsiolkovski (Wikipedia), une figure du mouvement cosmiste qui avançait dans son ouvrage The future of Earth and Mankind (1928) la nécessité d’étendre l’espace vital humain (plus précisément, le « Lebensraum », concept géopolitique créé par des théoriciens allemands et particulièrement populaire dans les milieux impérialistes et nazis) en en éradiquant « les forces hostiles végétales et animales ». De l’autre, les projets Von Braunien de domination impériale par le haut (une domination faite de bases orbitales et rendant possible des frappes nucléaires foudroyantes à n’importe quel endroit du globe). Si Deudney convient qu’il existe une multitude de visions expansionnistes à laquelle il est impossible de rendre justice ici, et qui parfois se contredisent, il rappelle surtout que certaines étapes du projet Von Braunien ont déjà été réalisées, dans un fragile équilibre : multiplication des missiles nucléaires, surveillance totale de l’espace (qui permet aussi de s’assurer que l’ennemi respecte bien les traités de désarmement). Abruptement, Deudney refuse l’idée que les activités spatiales aient œuvré pour la paix plus que pour la guerre. A l’heure où plusieurs pays (Etats-Unis, France) mettent en place une « Space Force » et une « commandement de l’espace », et se lancent pour certains d’entre eux dans le développement d’armes antisatellites, il soutient que l’homme ne ferait que transposer les conflits préexistants dans l’espace.

La crainte d’un « cosmocide »

L’éventail de risques évoqués par Deudney rejoint pour partie le grand classique des thèses technocritiques, parfois sans nuance. Aussi, l’expansion spatiale reposant sur quantité de technologies potentiellement dangereuses (et notamment les nano et biotechnologies, l’IA, la robotique et le nucléaire), les risques qui leurs sont inhérents sont poussés à leur paroxysme. En effet, un scénario expansionniste ultime, affirme Deudney, est consubstantiel à la réalisation de certains projets scientifiques dystopiques, de la création d’une humanité interstellaire « augmentée » et étrangère à elle-même (littéralement, une autre espèce) à la création d’intelligences artificielles hors de contrôle. Si l’on saisit bien l’intérêt d’une perspective Virilienne orientée vers le dévoilement des risques et affirmant que ceux-ci supèrent de loin les bénéfices de l’expansionnisme spatial, les chemins empruntés par Deudney peuvent laisser coi.

Par exemple, une des craintes viscérales de l’auteur repose l’acquisition d’un savoir-faire permettant de dévier la trajectoire d’astéroïdes, à des fins de minage notamment. Replacant l’expansion dans un contexte géopolitique plus vaste, Deudney avance que la possibilité d’une guerre entre Terriens et non-terriens (habitants de bases spatiales lointaines) est loin d’être improbable, et que l’extermination des premiers par les deuxièmes, via l’envoi d’un gros caillou sur Terre, représente une menace bien plus critique pour la planète que l’arme nucléaire, brisant du même coup l’équilibre de la dissuasion. Tout au long du livre, plane donc l’ombre d’un « cosmocide », pulvérisant une Terre devenue géostratégiquement fragile face à ses ennemis.

Le politiste rappelle que le 30 juin 1908, un astéroïde large de 100 à 300 mètres avait atterri dans la région de Toungouska, aplatissant les arbres sur une surface équivalente à la ville de New-York. Quelques heures plus tard, ç’aurait été l’Europe, puis l’océan Atlantique (et donc un Tsunami), de quoi changer pour de bon le cours de l’histoire humaine. Deudney s’émeut du manque d’attention portée par la communauté scientifique à ces dangers. Regarder les astéroïdes n’est pas des plus stimulant scientifiquement, convient-il, mais il reste que le risque d’un cosmocide naturel – et peut-être un jour artificiel – n’est pas nul, et que les projets allant dans le sens de leur surveillance ne sont pas à la hauteur, avec la fermeture en 2017 du programme de la Nasa « Asteroid Retrieval and Utilization » (ARU), au profit de la reconquête de la Lune.

Pour autant, laisser un Etat envisager seul un tel programme de redirection des astéroïdes est une erreur à ne pas commettre pour l’auteur. Toute compétence de cette ampleur devrait attendre la mise en place d’une coopération internationale suffisamment robuste pour éviter l’irréparable.

L’expansionnisme est un autoritarisme

Nombre d’arguments en faveur de l’expansion dans l’espace relève d’une naturalisation de la destinée humaine – parti d’Afrique hier, parti dans l’espace demain – ou arguent qu’une telle épopée serait par essence pacifique, postulant qu’avec le progrès scientifique et technique, viendrait la maturité, l’empathie puis l’abondance. Deudney fait un étalage impressionnant des différentes versions de l’expansionnisme, de ses projets divers et autres idées d’infrastructures célestes. Aussi, il aborde les premières idées de miroir orbitaux, capables aussi bien de modifier le climat ou d’éradiquer une ville (Oberth, 1920), les constellations de satellites équipés de cellules photovoltaïques imaginés par Peter Glaser en 1968 (l’idée d’une telle « centrale solaire » ne laisse pas indifférents les chinois) ou encore les projets de colonisation rapide de l’espace de la L5 Society dont le fondateur Gerard O’Neill prévoyait déjà dans son ouvrage The High Frontier : Human Colonies in Space (1977) le déplacement d’industries terrestres dans l’espace pour des raisons environnementales (une idée également défendue par l’inénarrable Jeff Bezos quarante-cinq ans plus tard).

Une deuxième salve d’arguments expansionnistes insiste sur le risque d’une stagnation, voire d’un déclin génétique humain qui justifierait à lui seul l’entrée dans une nouvelle ère de conquête spatiale. Un postulat qui se trouve décliné en une multitude d’autres sous projets allant de la « cyborgisation » des hommes à la quête d’un « astropluralisme » culturel à travers l’établissement de plusieurs colonies de part et d’autres du système solaire (comme le défend Robert Zubrin, celèbre fondateur de la Mars Society). Poussant plus loin dans les projets colonisateurs, Deudney n’omet pas de mentionner les travaux de Freeman Dyson, connu notamment pour ses « sphères », infrastructures construites autour d’une étoile et conçues pour en capturer presque toute l’énergie.

Au-delà du fantasme que constituent ces différents projets – que Deudney semble pourtant prendre un peu trop au sérieux – c’est à au moins deux de leurs impacts qu’il s’attaque. D’abord du point de vue politique, l’auteur accorde de longs développement à la notion de liberté, et à ce qu’elle signifierait dans de telles structures ainsi que sur la Terre si celle-ci devait répondre aux attaques de colonies voulant se libérer de la « métropole » en y expédiant un rocher destructeur. Il livre à cet effet une analyse géopolitique, entendue comme une réflexion sur les contextes matériels, géographiques et technologiques qui façonnent et déterminent les agencements politiques.

Pour Deudney, l’expansionnisme débouche nécessairement sur des formes de gouvernement hyper-hiérarchiques et autoritaires afin de maintenir la dissuasion et éviter l’anéantissement (auquel mènerait toute autre forme de gouvernement). Et s’il formule une critique aussi pertinente que féroce à l’égard des analogies entre la géographie terrestre et l’espace, il n’en conclut pas moins que les bases spatiales, comme les bateaux « ne sont jamais des démocraties ». La militarisation de la vie civile issue des conditions de vie dans l’espace est un d’ailleurs pour lui un sujet d’inquiétude qui, combiné à la faible distinction entre technologies civiles et militaires, pourraient favoriser les conflits. 

Enfin, l’auteur s’émeut d’un tournant philosophique notoire chez certains expansionnistes. Pour Dyson par exemple, les technologies spatiales seraient la « botte secrète » de l’humanité pour disséminer la vie dans le cosmos, une mission quasi-divine. Pour Deudney, le glissement de la protection de la vie humaine (contre son inévitable déclin sur Terre) vers la protection de la vie tout court (plutôt que l’humain en général) laisse ouverte la possibilité de sacrifier ou privilégier une forme de vie sur une autre, par exemple un humain augmenté en lieu et place de l’humanité. Aussi conclut-il : « l’expansion spatiale est peut être bien un agenda pour préserver la vie, mais pour l’humanité, c’est surtout un coûteux culte du suicide ».

Pour un contre-programme spatial, l’option Clarke-Sagan

Face à la multiplicité de thèses expansionnistes explorées, Daniel Deudney pose et discute une option privilégiée, le scénario « Clarke-Sagan », du nom de l’écrivain de science-fiction britannique Arthur C. Clarke et de l’astronome américain Carl Sagan. Partisans d’un projet dit de « sécurisation de la planète Terre », les deux hommes défendent une vision bien plus humble des activités spatiales, dont les axes principaux seraient la science de la Terre, l’astronomie et l’astrobiologie. Cette alternative, souvent réduite à une série de mesures anti-espace, voire à un « astro-luddisme » à peine voilé, ne contente évidemment pas les expansionnistes. Deudney affirme que là réside pourtant la garantie d’éviter la catastrophe, et abonde : « le programme Clarke-Sagan prolonge les Lumières modernes et le républicanisme dans l’espace. Il incorpore l’agenda libéral d’une civilisation visant le progrès par la quête de connaissance et l’élévation de la conscience, ainsi que le projet républicain de limitation du pouvoir au bénéfice du plus grand nombre. »

Bien qu’entretenant quelques divergences avec les thèses des deux auteurs, notamment en ce qui concerne l’exploration humaine de l’espace (Carl Sagan voulait « aller sur Mars avec Moscou »), Deudney partage avec eux la crainte d’une fuite prométhéenne et d’un durcissement politique auquel mènerait l’option Van Braunienne. Aussi, il rejoint l’idée d’une pacification radicale de l’espace, et avance à ce titre toute une série de propositions telles que l’interdiction des missiles balistiques et des armes antisatellites, le bannissement des infrastructures spatiales d’ampleur, le refus de la colonisation de Mars ou de l’appropriation de corps célestes plus petits comme les astéroïdes.

Les programmes de déviation d’astéroïde ne trouvent grâce à ses yeux seulement dans la mesure où la coopération entre nation est jugée suffisante sur Terre. A cela, il ajoute la nécessité de renouveler et étendre le traité de l’espace de 1967, et d’augmenter sensiblement les financements des programmes de recherche scientifiques. Deudney propose d’inviter la Chine et l’Inde à rejoindre la station spatiale internationale, et même d’établir avec ces nations du futures bases scientifiques dans l’avenir, ainsi que des missions robotiques. « En premier, ne pas nuire » résume l’ensemble de ses propositions que l’on pourrait juger un peu naïves bien qu’informées. Deudney ne s’embarrasse pas de realpolitik, il se contente de voir le pire et se propose de l’arrêter. Aussi quand il en vient à la limitation des armes, sa position se fait menue : « just say no ». Tout serait finalement si simple.

***

L’expansion dans l’espace ne peut mener qu’au désastre. La thèse de Daniel Deudney est sans concession. Même les plus petits pas sur la planète rouge sont selon lui inenvisageables : « le meilleur moyen de penser à une colonie sur Mars est de penser aux premières cellules cancéreuses apparaissant sur un corps humain ». La douche froide. A ceux qui comme l’écrivain de science-fiction Larry Niven affirment ironiquement que ce qui différencie les hommes des dinosaures est que les premiers ont un programme spatial, Deudney rétorque que la raison pour laquelle les dinosaures ont duré deux cent millions d’années est peut-être justement parce qu’ils n’en avaient pas.

Par delà les jeux rhétoriques, on retiendra de Dark Skies quelques idées intéressantes bien que ne renouvelant pas toujours l’appareil critique. D’abord l’irrecevabilité de tout argument expansionniste basé sur la finitude de la planète par consumation stellaire, car si ce scénario est théoriquement valable, il nous mène à des échelles de temps trop lointaines pour avoir une quelconque importance aujourd’hui : un minimum de respect pour la physique dément l’urgence de leurs projets. Les passages sur la multiplication des armes spatiales ou utilisant l’espace sont, faut-il l’admettre, convaincants. Un monde qui s’arme n’est pas un monde rassurant. Cependant, si le constat est facile, les pistes diplomatiques pour arriver aux fins souhaitées par l’auteur restent bien limitées. Comment, dans un monde en crise où les Bisounours n’existent pas, se contenter d’une simple injonction à la démilitarisation ? Les raisons des échecs de l’entente entre les grandes puissances sont à peine effleurées, au profit de considérations généralistes et peu pratiques.

Les autres risques exposés par Deudney (menace liée à l’envoi d’astéroïde par des colonies extérieures, renforcement de gouvernements autoritaires) restent stimulants intellectuellement mais tombent dans le double écueil temporel et fantasmagorique qu’il oppose à ses détracteurs. Ces menaces sont au mieux envisageables sur le très, très long terme, au pire tout simplement irréalisables techniquement et devraient pour cette raison être évacuées. A ce titre, il est intéressant d’observer le contre-argumentaire rédigé par Al Globus dans The Space Review qui prend le temps de détricoter un à un les risques envisagés par Deudney, et qui pour chacun d’entre eux demande quelle serait la probabilité qu’ils arrivent églament si l’on n’envisageait pas d’expansion spatiale.

En conclusion, on peut adhérer aux grandes idées de Deudney sans embrasser la totalité de ses spéculations, à condition d’admettre que son ouvrage interroge avant tout des visions du monde, avec les imprécisions que cela implique. Dark Skies interroge au fond, l’intérêt de vivre dans un monde de science-fiction (que la série The Expanse illustrerait parfaitement bien), et dont certains jalons auraient déjà été posés. L’un dans l’autre, on pourrait en garder l’impression que la crainte du pire ne nuise quelque peu aux alternatives possibles dont on peine à comprendre comment elles pourraient se traduire dans notre réalité politique.

Irénée Régnauld (@maisouvaleweb), 
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