Rendez-vous en fin d’article pour voir la deuxième moitié de l’infographie des influenceurs du net
Bientôt 20 ans qu’on sillonne Internet dont environ 10 ans dans ce qui semble avoir été ses périodes 2.0 puis 3.0, si toutefois quelque chose les distingue vraiment.
20 ans et notre toile est prise d’assaut par tout un tas de types qui parlent beaucoup et très fort, souvent pour dire n’importe quoi.
20 ans et sérieusement, je suis toujours aussi las des gourous du web. Abondamment dopés aux Likes, leurs surdimensionnement égocentrique va croissant, gratifié de badges et médailles digitales pour les féliciter de dire un maximum de pas grand chose.
20 ans et, à l’heure où chacun essaie de devenir son petit leader charismatique, je n’idéalise pas non plus un passé glorieux où sans Internet, le monde se la jouait un peu moins. Mais quand même.
En effet, une large part de la fabrique de l’opinion devient l’apanage d’influenceurs formatés et de répétiteurs isolés. Est-ce qu’Internet a redistribué les cartes et les tours de parole, c’est bien ma question.
Concernant l’influence sur Internet, tout le monde est d’accord avec moi
Ouais. Donnons maintenant un peu de substance à ce coup de gueule révolutionnario-boutonneux. Tous mes amis d’Internet et d’ailleurs s’accordent à dire que si chacun devient son propre média, tous s’entêtent pourtant à plus ou moins répéter ce qui a déjà été dit. Internet n’est plus une grande conversation mais une éternelle réflexion acoustique où chaque noeud est un écho.
Mais où va le Web, vent debout face à ce constat affligeant a décidé d’étudier la question et d’analyser le positionnement intellectuel des influenceurs à l’oeuvre dans nos réseaux, qui sont-ils vraiment ? Pour accomplir cet exercice, il m’a fallu adopter une démarche marketing ô combien rigoureuse et « segmenter mes cibles ». De là, plusieurs profils se sont dégagés, notamment :
- Les retourneurs de cadavres dans leurs tombes
On pourra placer dans cette catégorie les repreneurs de citations et autres adeptes de Steve Jobs ou Churchill, sans qu’on sache trop pourquoi. Les names-droppers font aussi partie de cette catégorie, ils sont la confiture culturelle excédentaire d’Internet, celle qui dégouline un peu partout sur les réseaux sociaux. Leur crédo : balancer du nom. Par exemple, citer du philosophe grec « sur l’étagère » avant de parler de la sortie du nouvel iPhone.
- Les Kings of Banality
Il fallait un nom anglais pour désigner la ribambelle de Micro bloggeurs compulsifs gavés aux lieux communs. Si le web est une cacophonie palombienne, les Kings of banality sont les aras qui agacent tout le monde, ils annoncent la troisième catégorie.
- Les curateurs
Enfin, plutôt les récurateurs en fait. Ils sont également innombrables et leur business est de relayer incessamment les news fraîches d’Internet. Leur boulot consiste donc à récurer un maximum de pages web, à racler Internet pour en obtenir un substrat déjà trop vieux quand ils le remettent gaiement à leur audience. Cela étant dit, tout le monde ne peut pas récurer, il faut bien des gens pour salir, c’est là qu’intervient la quatrième catégorie :
- Les gourous
Les gourous sont de gros parasites qui ont été sympas un jour. Ils sont devenus égocentriques, souvent suite à un succès inattendu. Le réel problème des gourous est qu’au bout d’un moment, leur opinion fait loi sur tous les sujets y compris ceux auxquels ils ne connaissent absolument rien. On paie les gourous pour qu’ils « donnent leurs avis », ils servent aussi de caution intellectuelle aux politiques qui n’ont pas d’idées. Les gourous sont un danger pour l’humanité et plus que jamais, ils ont envahi notre Internet.
- Les gens presque connus
Sur Internet, les gens presque connus sont multiples : podcasteurs, blogueurs influents et autres personnages isolés. Si les gourous sont les aristos du web, les gens presque connus sont la petite bourgeoisie puante et vendue au système. Le jour où il faudra retourner sa veste, ils le feront, ce qui en dit long sur leur stabilité éthique.
- La plèbe
On pourrait encore y passer un bon quart d’heure mais il est plus facile d’ouvrir cette catégorie généraliste pour terminer cette segmentation. La plèbe est tout sauf uniforme, comme dans la vraie vie elle regroupe les sympathiques progressistes aussi bien que la base prolétarienne versatile. Les beaufs du net participent aussi de la plèbe, coude à coude avec les geeks boutonneux et la petite classe laborieuse réactionnaire. La plèbe n’a pas vraiment la parole, elle se contente souvent d’un petit post sur Facebook, ce qui n’engage que sa communauté proche.
Rions un peu avec nos influenceurs
Maintenant que nous avons finement segmenté nos sympathiques petites cibles, il faut les situer dans un environnement commun. Il n’a pas été chose facile de créer l’univers qui regroupait tous nos petits amis, mais certains critères les relient inévitablement. Ainsi, j’ai retenu 2 axes principaux :
- Le degré d’égocentrisme
Le degré d’égocentrisme représente la propension qu’a un individu à aborder son propre sujet de manière abondante et dans une perspective auto-glorificatrice. En version courte, c’est une échelle de « je-me-la-pètisme ».
- La visibilité sur Internet
Rien de compliqué ici, la visibilité sur Internet est le poids de l’audience générée par un mot, une phrase, une publication ou un remuage de petit doigt sur la toile. La visibilité conditionne largement l’influence mais attention, ça n’est pas exactement pareil, l’influence sous-tend la capacité à convaincre son audience.
Oh, des tendances psychologiques !
Une fois ce graphique arbitraire construit, on voit naturellement émerger des tendances, ou plutôt des pôles cognitifs. Par exemple, les influenceurs très égocentriques et hyper visibles empruntent la route du culte de la personnalité. En revanche quand ils n’ont aucune visibilité c’est la frustration : le carrefour du manque de reconnaissance.
Quant aux autres, les « pas visibles » ou « peu égocentriques », ce sont finalement des gens normaux qui rejoignent le boulevard du quidam. Enfin, j’ai bien essayé de trouver des types très connus à l’humilité exemplaire mais non, chou blanc, on nommera donc cet espace la vallée de la mort.
Pour pimenter le tout, on rajoutera une touche de couleurs permettant de s’enquérir de la rigueur intellectuelle et de l’utilité sociale de nos amis influenceurs, le portrait est maintenant complet.
Bon évidemment, je ne vous apprends peut-être rien. D’ailleurs ce billet aurait sûrement eu plus de saveur si j’avais eu assez de tripes pour balancer les noms de mes victimes. Mais voilà, Mais où va le Web n’est pas un site assez méchant, ou assez courageux pour faire ça. Bref, quitte à dégommer des portes ouvertes, autant le faire avec un dessin :
Voilà
J’espère que vous vous retrouverez a minima dans une de ces catégories, le contraire dénoterait un manque de rigueur scientifique de ma part. Vous êtes libres bien sûr de proposer une nouvelle segmentation et de nouveaux positionnements. De mon côté, je me réserve le droit de me placer un peu où je veux dans cette matrice, c’est quand même la moindre des choses.
Non, mais…. MERCIIIIIIIIII !
Putain, cette tranche de rire cynique à haute dose. Que c’est bon. Big Up !!
Allez, spa tout ça, mais j’ai encore de la route… je viens tout juste d’entrer sur « la route du culte de la personnalité », et j’ai un bon bout de chemin devant moi.
Steph encore là ?? Mais tu est partout !! Un jour je te l’ai dit tu es comme la mauvaise herbe mais c’est vrai 😉 Toujours là même où on ne t’attend pas !
Encore beaucoup de route à faire…
Comme toutes mauvaises herbe de haut rang (cannabis, herbe, etc…) si tu me fumes, tu verras la vie sous un autre angle, façon troisième œil.
Je suis en vente sur le K ^^
Ravi de vous donner un endroit où discuter, décidément le Web est tout petit. Faudrait que je songe à ouvrir un forum « le guide du routard du gourou », où tous les gourous pourraient causer des best-practices de la mauvaise herbe connectée.. Mmmh. Idée ça.
Chiche ????? \o/
Une idée à creuser 😉
Creuser…
pour creuser, faut des pelles ?
Personne ne connaîtrai un bon vendeur de pelles sur la toile ?? Hein ?? ^^
Et donc, tu te positionnes où ? :p
Sans prétention aucune (tu parles…) je suis un réalisateur d’infographies critiques (en bas à droite). Ce switch m’a permis de sortir du cercle des trentenaires au succès relatif sur Facebook. En même temps en te disant ça je tombe à 200% dans les rois de la banalité, c’est ça qui est compliqué. A toi de juger je dirais ! 🙂
Finalement micro bloggeur c’est le moins pire, non ? ^^
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