L’increvable fantasme des « fermes solaires » dans l’espace

Ça y est c’est fait, Donald Trump est de nouveau président des États-Unis et, ça n’aura échappé à personne, l’homme le plus riche du monde, Elon Musk, n’y est pas pour rien. L’alliance est féconde : sur son réseau social « X » (ex-Twitter), mis au service de la campagne du Républicain, Musk s’est lâché des mois durant, allant jusqu’à écrire que voter pour Trump allait paver la route à une humanité multi-planétaire. On peut trouver mille raisons de moquer les lubies du multi-milliardaire, mais il y a un piège dans lequel il ne tombe pas : celui des « fermes solaires » (ou « Space-based solar power »), des panneaux solaires géants mis à poste dans l’espace pour électrifier la Terre. Une vieille idée, « La plus stupide qui soit » selon Musk, remise au goût du jour décennie après décennie, y compris en Europe, illustrant une règle dont le secteur astronautique, plus que tout autre, garde le secret : « on sait que ça ne marche pas vraiment mais on le fait quand même ».

Comme souvent en matière astronautique, le passé éclaire le présent. Les agences spatiales regorgent de cartons bourrés d’archives et d’études de faisabilité de tous types, de sorte que rien de nouveau n’émerge réellement sous le soleil. Dans son autobiographie publiée en 1925, Konstantin Tsiolkovski, père de la cosmonautique moderne, s’imagine « pénétrer l’espace infini » pour capter l’énergie du soleil, ce qui n’a rien d’un détail tant les trouvailles des « pionniers » servent d’argument d’autorité dans le milieu. Dans les années 1960 en URSS et aux États-Unis, l’idée fait son chemin. Dans un article publié dans la revue Nature en 1968, l’ingénieur Peter Glaser propose de placer en orbite géostationnaire (à 36 000 km) des panneaux solaires géants qui renverraient de l’électricité sous forme de micro-ondes à des stations terrestres. Il promet que 25 % des besoins énergétiques des États-Unis pourraient être ainsi couverts. Il faut dire que l’orbite géostationnaire a le vent en poupe : au même moment, l’armée et la NASA travaillent sur des miroirs géants (600 mètres de diamètres) capables d’illuminer la jungle vietnamienne pendant la nuit, mais ne nous égarons pas trop. À partir des années 1980, de multiples études sont engagées dans plusieurs pays, ne débouchant sur rien. Ces infrastructures mesurant jusqu’à 10 km de long et 5 km de large séduisent, mais les évaluations piétinent : trop cher, trop gros, de tels projets nécessiteraient des fonds colossaux et des technologies qui n’existent pas encore vraiment : poubelle

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