Plus encore qu’un business, la livraison de courses en 15 minutes depuis une simple application mobile est un changement de point de référence : une mutation profonde de nos modes de consommation. Si les Gorillas, Cajoo, Flink, Getir et autres startups du « Quick commerce » vivent avant tout sur des levées de fonds massives, la mort annoncée de la plupart d’entre elles faute de business-model crédible ne doit pas nous empêcher de nous interroger sur l’après, quand l’exception sera devenue la norme. Reviendrons-nous de la livraison en 15 minutes ?
Nuisances de la livraison en 15 minutes
Il faut avoir la chance de vivre au XXIème siècle se faire livrer quasi-instantanément, de 7h à minuit et à prix correct, un paquet de chips, une bouteille de cola ou de la sauce tomate, par un livreur certes très agile mais garé en double file ou sur le trottoir. La livraison express ne date pas d’hier : aux Etats-Unis, un consommateur sur deux est abonné à Amazon Prime (un sur trois en France), et 36% ont déjà opté pour la livraison « le même jour » avec des applications mobiles telles que Shipt, qui promettent des livraisons en moins d’une heure. Partout et surtout depuis la crise sanitaire, le Quick commerce croît : il compte pour 21% des achats de nourriture en livraison sur le territoire français (dont 42% de spiritueux, n’en déplaise au patron de Flink qui prétend pourtant ne pas vendre que « des bières et des chips »).
Les nuisances de la livraison courses en 15 minutes à domicile sont bien connues. Ces nouveaux commerces reposent sur des « Dark stores » (entrepôts de stockage) ou des « Dark kitchen » (des cuisines sans restaurants, dédiées à la livraison), qui sont plus d’une centaine à Paris selon une étude de l’Atelier Parisien d’urbanisme (APUR). Situés dans des endroits denses pour faciliter les livraisons rapides, ces lieux génèrent de nombreuses externalités négatives : du bruit en raison des fortes amplitudes horaires et l’occupation des trottoirs par les livreurs ou encore le remplissage des poubelles avec des produits périmés qui « attire les populations les plus défavorisées qui viennent récupérer les produits encore consommables », explique l’APUR.
A l’instar des autres systèmes de livraison et du travail sur des plateformes en général, le business des startups de la livraison en 15 minutes repose sur des conditions de travail plus que discutables, quand bien même ces entreprises se targuent d’embaucher les livreurs en CDI et de leur fournir le moyen de transport. Ces nouveaux services produisent de fortes tensions sociales chez les travailleurs, et leurs nuisances sont fréquemment dénoncées par des habitants (voir le site StopCajoo du collectif de riverains de la rue Emile Allez), élus et responsables politiques (en France et aux Etats-Unis). Un schéma récurent qu’analyse Thibault Prévost dans un article sur Arrêt sur Image, où il met en parallèle ces nouveaux services avec les disruptions précédentes issues de l’économie des plateformes (d’Uber à Deliveroo en passant par les trottinettes en « Free floating »). En résumé : le droit tarde toujours à les réguler quand tout tend pourtant à montrer que rien ne fonctionne correctement, et les habitudes s’installent dans ce laps de temps. A la fin, un acteur unique récupère l’essentiel du marché (et le fruit d’années de lobbying et de travail acharné des concurrents pour faire croître la demande).
Changements d’habitudes et Pony Express
Par-delà les critiques habituelles que l’on peut lire sur la livraison rapide, il me semble important de nous intéresser à la manière avec laquelle ces entreprises suscitent ou modifient nos habitudes. Car si l’on se doute que ces business ne résisteront probablement pas à la vague de régulation qui les attend et aux réalités du marché (certaines pivotent déjà), la course au rétrécissement du temps n’est pas franchement nouvelle.
Des siècles avant que les Venture capitalists ne s’emparent du business de la livraison à domicile en 10 ou 15 minutes, raconte Adam Chandler (@AllMyChandler) dans The Atlantic, le Poney Express illustrait déjà cette quête. L’image du jeune fou sur un cheval sillonnant les plaines américaines, comme dans une certaine bande-dessinée de Lucky Lucke, n’est à ce titre pas tout à fait erronée. Avant son abandon en 1861, date de l’arrivée du télégraphe transcontinental, le Pony Express se targuait de pouvoir envoyer une lettre du Missouri à la Californie en moins de 10 jours au lieu des semaines – voire des mois – qui étaient alors la norme, en bateau ou diligence. Tout comme la livraison en 15 minutes aujourd’hui, les aspects moins reluisants de ce nouveau standard étaient déjà bien réels : en 19 mois, huit coursiers – souvent de jeunes hommes orphelins – moururent dans des conditions déplorables pour le satisfaire (certains furent tués par des indiens et d’autres moururent de froid).
Plus près de nous, c’est Domino’s Pizza qui en 1984, faisait voler en éclat les normes de livraison avec un slogan imbattable : « 30 minutes ou c’est gratuit ». Une offre devenue tellement populaire aux Etats-Unis qu’il fallu la transformer en une réduction de 3 dollars en cas de retard. En 1993, la réduction de tarif devenait obsolète, mais l’habitude est restée. La durée de 30 minutes est devenue un standard pour la livraison de pizza et chemin faisant, pour quantité d’autres biens en livraison.
Mais que nous apportent réellement ces comparaisons ? 15 ou 30 minutes, 1 heure, 1 jour : où poser la limite ? Après tout, le simple fait de pouvoir accéder à des fruits et des légumes en bas de chez soi évite d’avoir à les cueillir ou à les cultiver : c’est déjà un gain de temps (encore plus si vous achetez des fraises en hiver). Cuire ses aliments au micro-onde aussi. Dans un autre registre, personne ne semble vraiment se choquer que La Poste livre un colis ou une lettre en 24 heures. Enfin : faire ses courses au Franprix du coin de la rue et demander à se les faire livrer rapidement semble plus acceptable que de tout commander depuis son canapé… (et personne ne sait encore trop ce qu’il en sera quand les robots s’en chargeront).
La limite n’est donc pas seulement indexée sur un nombre de minutes, mais bien sur une série de critères aux confluences de questions morales, politiques et de vivre-ensemble : la qualité du travail, la gestion d’un espace commun qui est la ville, une vision partagée de l’économie et des liens humains, etc. A titre personnel, je me fais parfois livrer de la nourriture depuis des restaurants pour des occasions spéciales, mais jamais depuis des plateformes comme Deliveroo ou autre, qui exploitent les travailleurs. Chacun négocie ses pratiques et tente de rester cohérent avec ses valeurs, non sans contradiction (qui a dit que les patrons de restaurants n’exploitaient jamais les travailleurs ?).
Cependant, si la livraison de tout en si peu de temps se généralise vraiment et sur un nombre croissant de produits, alors il y a fort à parier que la majorité de ces critères volera en éclat sur l’autel du gain de gain de temps. Mais encore faut-il que cette promesse tienne la route.
Tout va plus vite mais la quantité de temps n’augmente pas
Dans quelle mesure donc, cette étape supplémentaire dans la course au rétrécissement du temps change quoi que ce soit au problème de fond que la livraison rapide est censée régler : le manque de temps ?
A cet égard, deux points peuvent être soulevés. Tout d’abord, les gains de temps ne sont jamais suffisants. Lance Ulanoff (@LanceUlanoff) s’en amuse d’ailleurs dans un article sur OneZero où il soutient l’idée que la technologie nous a appris à « ne jamais attendre ». Un phénomène qu’il fait commencer – sans prétention scientifique entendons-nous – au micro-onde : « un micro-onde cuit un poulet en seize minutes, soit au moins trois fois plus vite qu’un four traditionnel. Nous avons commencé à utiliser les micro-ondes pour réchauffer des plats dans les années 1970. Et c’est aussi à ce moment que nous nous sommes mis à attendre devant le micro-onde, en tapant des pieds, en attendant que le pop-corn pop. » Ulanoff manie bien sûr l’ironie, mais sa réflexion est pertinente : ce n’est pas parce que les choses vont plus vite que nous n’avons plus le sentiment de les attendre. Un téléchargement qui dure nous met en rage, même s’il ne s’agit que de quelques secondes. Et quand un rond qui tourne interrompt une série sur Netflix : c’est la fin du monde. Il arrive même qu’à force de plus vouloir attendre, on se retrouve pris dans des queues virtuelles : par exemple au moment d’acheter un billet de concert prisé.
Ce phénomène fait écho aux travaux du sociologue Hartmut Rosa. Dans différents ouvrages, dont Accélération, il décrit merveilleusement bien ce sentiment constant d’accélération du temps. Si la technologie nous permet de réaliser plus de tâches par unité de temps, explique Rosa, il semblerait qu’au bout du compte, nous n’en ayons pas vraiment gagné. Le manque de temps est ressenti par tous, c’est même une des premières difficultés pour s’organiser au quotidien.
Pour Rosa, ce sentiment d’accélération ne va pas sans une augmentation du stress dû au manque de temps : c’est même le produit de la modernité. Si la technologie n’a pas rempli sa promesse de libérer du temps, c’est parce que le nombre de tâches à réaliser augmente sans cesse, et augmente plus rapidement que l’accélération technologique. Certes, il demeure possible de résister à sa petite échelle (déconnexion et compagnie), mais avec des effets bien limités, surtout quand de plus en plus de tâches passent par des systèmes numériques qui accélèrent tous les rythmes et tendent à devenir monopolistiques.
La livraison en 15 minutes par les plateformes participe de cette accélération sociale du temps et des styles de vie. Le livreur l’incarne : il est cette compression de l’espace et du temps, c’est bien lui qui ressent le stress qui délivre les autres du leur (et c’est bien pourquoi la figure du livreur est souvent absente des publicités pour ces services).
Faut-il condamner moralement les « mauvaises habitudes » ?
Ce faisant, et de façon très pragmatique, il ne faudrait pas nier qu’une livraison rapide peut tout de même faire gagner un peu de temps. La plupart du temps, à des citadins – parisiens – selon une étude YouGov, qui précise que si les clients du Quick commerce ne correspondent pas nécessairement au cliché du bobo huppé, ce sont tout de même ceux-là qui commandent le plus souvent (même s’ils ne sont pas les plus nombreux à commander).
La prochaine étape pour ces entreprises sera de parvenir à élargir ces niches de clients (étudiants, jeunes parents, cadres débordés), et d’étendre cette habitude à des portions plus larges de la population pour qui le téléphone n’est pas encore un caddie. Personne ne le dit mieux que le fondateur de Cajoo, qui mentionne l’évolution en terme de « mentalité » qu’a constitué le confinement : un mentalité qu’il faut donc généraliser en « évangélisant les gens », ce qui peut prendre un peu de temps (« dans 5 à 10 ans ce sera la norme »).
Condamner moralement le recours aux services de livraison en 15 minute est facile : il suffit de s’imaginer un jeune couple aisé, vivant dans un quartier pourtant bien doté en commerces de proximités mais préférant par « flemme » faire monter un livreur pour apporter l’apéro. Ce même couple qui se plaindra bien sûr le lendemain, de tous ces gens qui rôdent autour des poubelles. Cette condamnation morale a des limites bien sûr : on trouvera toujours une mère célibataire ou une personne handicapée pour qui la livraison express est vraiment pratique, et vis-à-vis de laquelle toute critique sera perçue comme une attaque indigne.
C’est souvent du côté de ces arguments-là que vont piocher les relativistes de la livraison Express par les plateformes. Ce que fait par exemple Stéphane Schultz (de l’agence 15 marches) dans quelques numéros de sa (très bonne, par ailleurs) newsletter où il compare les « Dark stores » aux « Greniers d’antan », explique que « Quiconque n’a jamais fait la queue au Monop’ à 21h15 le ventre vide ne sait pas ce que c’est de vivre à Paris. », puis défend qu’après tout, la livraison rapide est idéale pour mieux répartir les tâches au sein du couple : « le gain de temps sur les courses du quotidien n’est-il pas à ranger dans la même catégorie que celui apporté à l’époque par l’autocuiseur programmable, le lave-vaisselle ou le congélateur ? ».
Je suis pour ma part très sceptique quant à la pertinence de ces arguments. Et ce sont leurs présupposés, plus encore que les « mauvaises habitudes », qu’il me semble important de critiquer. Je n’ai jamais vu de grenier soutenu par des Venture Capitalists et, Parisien depuis 12 ans, cette histoire de ventre vide à 21h15 ne me convainc pas vraiment. Surtout : je ne crois pas une seule seconde que se faire livrer plus rapidement puisse réduire en aucune manière la charge mentale au sein du couple. Comme l’explique Rosa, il y aura toujours de nouvelles tâches à accomplir dans le temps gagné, et ce ne seront pas les hommes qui s’y colleront. Non, Moulinex n’a pas « libéré la femme », comme je l’expliquais dans un précédent article, l’ouvrage More work for Mother de Ruth Schwartz Cowan est très clair à ce propos : ces technologies n’ont pas toujours résulté sur une réduction nette du temps de travail à la maison : « pour des femmes plutôt aisées, le changement a pu être de passer à une situation où elles ne faisaient pas du tout la lessive à une situation où elles la faisaient, assistées d’une machine ».
Aussi, la livraison Express ne fait à ce titre que renouveler des vieilles promesses dans un style de capitalisme numérique chimiquement pur, sans rien proposer de nouveaux en terme de rapports sociaux. Je m’étonne vraiment qu’on puisse prêter une valeur sociale (ou même féministe !) à des services qui tiennent sur des flous juridiques, reposent sur un travail risqué, la mise à distance des travailleurs d’avec le client (et donc avec toutes les formes de sociabilité qui peuvent rendre ce métier agréable), et le maintient de ce dernier dans un état d’isolement hérité des confinements. Et cela ne revient en aucun cas à défendre le statu quo (grandes surfaces ou superettes bondées) : on troque juste des nuisances contre d’autres nuisances. Il n’y aura certes plus besoin de faire la queue, mais il faudra « supporter les SDF qui viennent faire les poubelles », et les attroupements de livreurs aux devantures de commerces sans âme. Nous sommes dans cette situation très classique où des technologies sont utilisées pour contrer les effets négatifs suscités par les technologies précédentes, tout en créant de nouveaux problèmes.
Certes, condamner moralement Yannick qui témoigne sur France info « Je voulais me faire une soupe mais il me manquait de la crème fraîche. », peut s’entendre. Non pas parce que Yannick est flemmard, mais parce que Yannick pourrait comprendre que sa flemme contribue à perpétuer ce phénomène d’accélération du temps, et « recharge » momentanément un style de vie pour l’y replonger plus intensément encore dans l’instant suivant. Et aussi parce que Yannick est représentatif d’une catégorie de la population qui standardise certains besoins et certaines pratiques qui deviendront ensuite des normes pour d’autres gens. Mais il faudra aussi garder en tête que sur-responsabiliser Yannick ne mènera à rien. L’habitude n’est pas que le miroir de la volonté individuelle, c’est quelque chose qu’on créée de façon commune. C’est bien pour cette raison qu’il existe des lois qui interdisent de conduire en étant saoul, ou de fumer dans des espaces clos : on ne peut pas tout confier à la bonne volonté d’individus responsables.
Ce que coûte de se séparer d’une habitude
Je le disais en introduction, les articles et études qui abordent le sujet de la livraison en 15 minutes se rejoignent sur un élément : le modèle économique de la livraison ultra-rapide n’est pas rentable. Autrement dit, ils sont déjà obsolètes, ou plutôt pendus au fil des Venture capitalists (qui au passage sont rarement européens, pourront regretter les défenseurs d’une « souveraineté numérique » bien de chez nous). Mais cela ne nous dit pas comment nous pourrions nous séparer de cette habitude si elle s’installe, car elle s’installe.
Le média satirique The Onion (équivalent US du Gorafi) titrait récemment : « un carton livré en 24 heures reste sur une table pendant des semaines sans être ouvert ». Et force est de constater que nous en sommes là. Ceux qui commandent régulièrement sur Amazon l’ont déjà vécu et le vivent de plus en plus : la satisfaction de s’être fait livré si rapidement laisse finalement place à l’habitude de voir le carton arriver aussi vite, une habitude qui confine vite à la banalité, puis à la normalité.
La livraison express est devenue pour beaucoup un réflexe, et le coût légèrement supérieur de cette option la rend tout de même intéressante. Un article de The Conversation nous invite à cet effet à interroger nos pratiques, en réfléchissant notamment à ce qui a pu les modifier dans l’intervalle de la crise sanitaire : il y est proposé de comparer son compte en banque avant et après les confinements, de s’interroger sur les commerces dont la fermeture nous rendrait très triste (et de les fréquenter plus souvent), ou encore de réfléchir à ce qui est perdu lorsqu’on commande en ligne (les gens que l’on croise par hasard, les nouveautés auxquelles on peut être confronté dans un magasin, le fait de vivre la rue, etc.).
Ces propositions consistant à se remémorer ce qu’on a perdu ou ce que nous pourrions perdre font écho à un phénomène forgé par le pédopsychiatre Donald Winnicott : la déprivation. La déprivation désigne la non-satisfaction nouvelle d’un besoin qui autrefois l’était, et pour lequel « la mémoire de la satisfaction passée continue à hanter la personne, à la manière d’un spectre ». Comme le suggère Razmig Keucheyan, dans son ouvrage Les besoins artificiels, ce concept est aussi utile pour mesurer ce qu’un monde de marchandises nous retire (par exemple : le ciel étoilé), et les maux que cela entraîne. A l’échelle individuelle, la déprivation peut conduire à des comportements anti-sociaux (que Winnicott interprète comme une volonté de retrouver la situation passée), mais elle peut aussi mener à une auto-guérison, souvent grâce à un changement dans l’environnement du sujet, et à la restructuration de ses besoins.
Mais c’est surtout si elle devient collective que la déprivation change le monde, en devenant le point de départ de la lutte sociale et politique. L’enquête de l’APUR livre quelques exemples de riverains qui s’organisent en ce sens contre la livraison en 15 minutes qui nuit à la vie de quartier, mais pour Keucheyan, le vrai levier ne pourra venir que des dominés – car ce sont bien leurs intérêts, et non ceux des dominants, qui coïncident avec ceux de l’humanité toute entière.
La livraison express par les plateformes n’est peut-être pas à mettre sur le même plan que d’autres modes de consommation compulsifs auxquels Keucheyan s’intéresse. En outre, la fréquence d’usage de ces services par ménage reste relativement faible. Elle pourra par ailleurs bien sûr être régulée de façon plus classique, en musclant un plan local d’urbanisme, en luttant contre l’exploitation (ce qui n’est pas une mince affaire), ou peut-être mourra-t-elle de sa belle mort. En attendant, résister ou abandonner volontairement ces services demande comme bien souvent, à réaliser ce qu’ils coûtent réellement – et donc à ce qu’on reconquière lorsqu’on s’en passe.
Irénée Régnauld (merci à mon cher ami Albert Moukheiber pour ses petits conseils)
Image : commercialobserver
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